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Paul VERLAINE 

(Metz, 30 mars 1844 - Paris, 8 janvier 1896)



Français
.

Ecrivain.



par
Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1866, Poèmes saturniens.
1871, rencontre
Arthur Rimbaud.
1875,
Les Romances sans paroles.
1883, Les Poètes maudits, étude.

 






Paul Verlaine est né à Metz, 2 rue Haute-Pierre, le 30 mars 1844. Son enfance est faite de déménagements successifs, la famille suivant dans le midi de la France - tour à tour à Montpellier, Sète, puis Nimes - les affectations du père, capitaine du génie. Celui-ci choisit en 1851 de démissionner et le ménage s’installe alors définitivement à Paris, 10 rue Saint-Louis, dans le quartier des Batignolles. Au mois d’octobre 1853, Paul Verlaine entre à l’Institution Landry, située 32 rue Chapsal, où il est interne. Deux années plus tard, l’enfant suivra également les cours du Lycée Bonaparte (actuel Lycée Condorcet). Ces études classiques s’achèvent en 1862, année où Verlaine passe avec succès son baccalauréat, le 16 août.

Il commence alors une carrière de fonctionnaire. A partir de 1864, Paul Verlaine s’emploi à l’Hôtel de Ville de Paris où il est nomé expéditionnaire. Ceci lui permet tout de même de nouer des contacts au sein des milieux artistiques et littéraires de la capitale. Le jeune homme fréquente ainsi, outre les concerts Pasdeloup, les salons de Xavier de Ricard. Ce dernier lui donne la possibilité de publier son premier poème intitulé Monsieur Prudhomme dans la Revue du progrès qu’il dirige, au mois d’avril 1863. Chez Nina de Villard, qui collabore au Parnasse contemporain, le jeune homme rencontre également quelques-uns des grands écrivains du temps comme Villiers de l’Isle-Adam, Anatole France, José Maria de Heredia, Leconte de l’Isle ou Théodore de Banville.

Fort de ces relations dans la bohème littéraire, Verlaine devient à cette époque critique littéraire à la revue L’Art. Cependant, le poète est sujet à cette époque à des troubles nerveux. Il se laisse aussi aller à l’alcoolisme et à la consommation d’absinthe pour se consoler de l’amour impossible qu’il voue à sa cousine, Élisa Moncomble. Ces moments de déchirements lui inspire son premier recueil de vers publié au mois de novembre 1866 sous le titre de Poèmes saturniens. Quelques années plus tard, en 1869, dans les Fêtes galantes, le poète, qui au cours de ces années s’est laissé pousser la barbe, fait également la relation de ses plaisirs parisiens.



Le 11 août 1870, Paul Verlaine se marie avec Mathilde Mauté de Fleurville, dont il est tombé fou amoureux quelques mois plus tôt. Cette liaison lui apporte enfin la guérison morale et le retour aux plaisirs de l’existence. Ceci se traduit par un nouveau recueil de vers, La Bonne Chanson, rédigés en 1870 et dédiés à son épouse. Cependant, la bonne entente au sein du ménage ne dure que peu de temps. Avec la déclaration de guerre à la Prusse, le 19 juillet 1870, Verlaine est bientôt mobilisé à Paris. Compromis ensuite pendant les événements de la Commune, le poète est déchu de son emploi de fonctionnaire à la Préfecture.

Le 10 septembre 1871 entre également dans sa vie Arthur Rimbaud, avec qui il vient de nouer une correspondance. Tandis que Mathilde accouche d’un garçon, prénommé Georges, le 30 octobre suivant, Verlaine est bientôt fasciné par le jeune poète. Et l’amitié entre les deux hommes se transforme rapidement en liaison homosexuelle. Ensemble, ils fuient Paris au mois de juillet 1872 et gagne la Belgique puis Londres et l’Angleterre. De retour à Bruxelles le 10 juillet 1873 et alors que Rimbaud menace de le quitter, Verlaine, ivre, tire sur son ami de deux coups de revolver et le blesse. Condamné à deux années de détention le 8 août suivant par la justice belge, le poète purge sa peine à la prison de Mons. Les Romances sans paroles, vingt et un poèmes, souvenirs de sa liaison avec l’adolescent, sont tout de même publiés au mois de mars 1874. Verlaine est enfin rendu à la liberté au mois de janvier 1875, entre temps son épouse a obtenu la séparation de corps et de biens.



Ces quelques mois passés en prison ont conduit le poète, à une conversion morale et mystique. En effet, au cours de ces derniers mois, l’athée a retrouvé la foi et le républicain s’est fait monarchiste. Verlaine s’installe alors à outre-Manche où il mène une existence tranquille d’enseignant. Il professe ainsi à Stickney à partir du mois d’avril 1875 puis au Collège Saint-Aloysius de Bournemouth l’année suivante avant de revenir en France. A Paris, il enseigne à l’Institution Notre-Dame de Rethel dès le mois d’octobre 1878. Mais le poète qui s’est épris de l’un de ses élèves, Lucien Létinois, est bientôt congédié. Il choisit alors d’emmener l’adolescent en Angleterre.

L’année suivante, Verlaine fait l’acquisition d’une ferme à Juniville où il s’installe. Le poète publie au mois de novembre 1880 Sagesse, un recueil de textes moralisateurs avant de reprendre contact avec les milieux littéraires parisiens. Il livre bientôt quelques textes dans des revues comme Lutèce ou La Nouvelle Rive gauche puis rédige en 1883 une étude intitulée Les Poètes maudits et consacrée à l’œuvre Stéphane Mallarmé, Tristan Corbière et Arthur Rimbaud. C’est un succès pour le poète qui s’attache également à éditer l’œuvre de son ancien ami. L’année suivante, un nouveau recueil de vers, Jadis et naguère, dont la rédaction s’est étalée sur les quinze dernières années est également publié. Il contient un texte, nommé Art poétique, où Verlaine se fait le chantre du vers impair et de la création poétique

De retour dans la capitale au mois de juin 1885, celui-ci vit désormais dans la misère et l’isolement. Après avoir perdu sa mère au mois de janvier 1886, il erre ainsi d’hôpitaux, où il soigne des ulcères aux jambes, en hébergements. Au cours des années qui suivent, Verlaine publie quelques recueils d’inspiration religieuse comme Amour en 1888 ou Bonheur en 1891 mais également des œuvres licencieuses comme Femmes en 1890, Chansons pour elle l’année suivante, Dans les Limbes en 1894 et enfin Chair en 1896.



Verlaine trouve bientôt en Maurice Barrès et dans le comte de Montesquiou deux amis qui le soulage de la misère. Fêtés maintenant comme le " Prince des poètes ", il donne à partir de 1892 quelques conférences à l’étranger avant de s’éteindre le 8 janvier 1896, à Paris. Deux jours plus tard, ce sont des milliers de fidèles qui suivent alors le cortège funèbre au Cimetières des Batignolles où Paul Verlaine il est enterré.