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Jules VALLÈS 

(Puy-en-Velay, 11 juin 1832 - Paris, 4 février 1885)



Français
.

Ecrivain.



par
Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1860, un article du Figaro, intitulé Dimanche d’un jeune homme pauvre, le fait connaître.
1871, fonde un journal, Le Cri du peuple.
         élu membre de la Commune dans le quinzième arrondissement.
1872,
condamné à mort par contumace.
1874, radié de la Société des gens de lettres.
1877, L’Enfant.
1879, Le Bachelier.
1882, L’Insurgé.

 






Jules Vallès est né au Puy-en-Velay, le 11 juin 1832, dans un milieu modeste. Son père, d’abord instituteur dans une école de sourds-muets, est un maître d’étude autoritaire. Son enfance se déroule sans joie. En ces années, la famille Vallès connaît d’ailleurs la misère. Ses études au collège du Puy puis à Saint Etienne sont brillantes, mais Jules Vallès n’en éprouve pas de véritables goûts. Il monte à Paris au mois de septembre 1848 et entre au lycée Bonaparte. Vallès loge au pensionnat Lemeignan, au 198 bis, Faubourg Saint-Honoré. La tension révolutionnaire qui règne encore dans la capitale l’exalte. Cependant, l’adolescent part bientôt pour Nantes où son père a été nommé. Il y suit la classe de philosophie et obtient son baccalauréat en 1852, après deux échecs successifs. Mais le climat familial s’est tendu. Jules Vallès quitte Nantes et revient à Paris.

Il fréquente maintenant les cabinets de lecture, y noue des amitiés et se lance dans le journalisme et la politique. En février 1851, Vallès manifeste contre la fermeture du cours de l’historien Jules Michelet au Collège de France. Adoptant les idées démocratiques, favorable au peuple, il participe à la résistance républicaine contre le coup d’État bonapartiste du 2 décembre 1851. Effrayé par l’attitude et les choix de son fils, son père le rappelle auprès de lui et le fait interner dans un asile d’aliénés. Jules Vallès en ressort quelques mois plus tard, le 2 mars 1852, sous la pression de ses amis parisiens. Nouveau retour dans la capitale, où Vallès est présent dès le mois de juin suivant. Mêlé aux préparatifs d’un attentat contre la personne de l’Empereur Napoléon III à l’Opéra-Comique, il est dénoncé et incarcéré pendant quelques semaines à la prison de Mazas en 1853, du 16 juillet au 30 août. Inscrit aux cours de la faculté de droit, Jules Vallès mène désormais une vie de bohème, publiant ses chroniques dans la presse. Il rédige également quelques œuvres littéraires, des vers, des pièces de théâtre, des romans. Son premier ouvrage, L’Argent, publié au mois de juin 1857, est une commande du financier Jules Mires…



En 1860, Vallès est nommé expéditionnaire à la mairie de Vaugirard. La même année, le 1er novembre, un article du Figaro, intitulé Dimanche d’un jeune homme pauvre, le fait connaître. Il collabore alors avec plusieurs journaux parisiens, Le Figaro, L’Époque ou L’Événement. Accusé de compromettre l’administration, Jules Vallès est contraint de démissionner de la mairie de Vaugirard en 1865. L’année suivante, il rassemble et fait éditer avec succès ses différentes chroniques dans un ouvrage, Les Réfractaires, puis récidive en 1866 avec La Rue. Il fonde alors son propre hebdomadaire, qu’il nomme également La Rue, dont le premier numéro paraît le 1er juin 1867. En révolte avec la société bourgeoise du temps, Vallès s’y montre favorable au peuple ouvrier. Ses talents de polémiste mais également la virulence de ses écrits lui valent bientôt la saisie de son journal, et même quelques séjours à la prison de Sainte Pélagie en 1868 et 1869.

Vallès manifeste publiquement son hostilité au déclenchement du conflit franco-prussien. Il est suspect aux yeux du gouvernement. Après la défaite de Sedan, la République est proclamée, le 4 septembre 1870, et Paris assiégée. Représentant du vingtième arrondissement au Comité central républicain de Défense nationale, il prend part à l’insurrection du 31 octobre déclenchée après la capitulation du général Bazaine à Metz et l’échec d’une tentative de sortie au Bourget. Jugé, il est condamné à six mois de prison puis libéré par le soulèvement de Paris au mois de mars 1871. Il fonde alors un nouveau journal, Le Cri du peuple. Celui-ci, vendu en moyenne à 50.000 exemplaires, soutient les revendications patriotiques du peuple parisien. Peu après, Vallès est élu membre de la Commune dans le quinzième arrondissement. Il se montre attentif à la conciliation et joue un rôle modérateur afin de préserver l’unité du mouvement insurrectionnel. Après la Semaine Sanglante et la répression versaillaise, il se réfugie en Belgique puis en Suisse et enfin à Londres. L’insurgé est condamné à mort par contumace lors du procès des communards, le 4 juillet 1872.



Vallès mène une existence difficile en exil. Le 30 mai 1874, il est radié de la Société des gens de lettres. Il correspond néanmoins toujours avec quelques journaux parisiens, L’Événement, Le Voltaire. Au cours de l'été 1877, paraît également en feuilleton dansle journal  Le Siècle un roman autobiographique, Jacques Vingtras, sous le pseudonyme de La Chaussade. Ce premier volume se nommera ensuite L’Enfant avec la publication de deux suites, Le Bachelier en 1879 puis L’Insurgé en 1882. Jules Vallès évoque dans cette œuvre le passé de sa jeunesse, ses luttes politiques et la Commune.

Le 10 juillet 1880, l’amnistie des communards est votée par la Troisième République. Le 13 du même mois, Vallès est de retour à Paris. Il fait alors reparaître Le Cri du peuple à partir de 1883. Le journal, qui reçoit la collaboration de Jules Guesde et de Paul Alexis, prend partie dans les débats du temps. Vallès se montre anticolonialiste et antimilitariste, attentif aux votes des lois sur l’instruction. Vallès est soufrant. Il est atteint de diabète. Son état s’aggrave au cours de l’année 1884, au retour d’une cure au Mont-Dore au mois d’août. Il décède à Paris le 14 février 1885. Ses obsèques, organisées quelques jours plus tard, se transforment en manifestation communarde et dégénèrent en un affrontement entre les ouvriers qui suivent le cortège et des étudiants nationalistes.