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Ivan TOURGUENIEV 

(Orel, 9 novembre 1818 - Bougival, 3 septembre 1883)


Russe.

Ecrivain.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1852, Mémoires d'un chasseur.
1856, part pour l’étranger, où il passera les vingt dernières années de sa vie.
1862,
Pères et Fils.
1877, Terres vierges.


 






Ivan Tourgueniev naît à Orel, une ville située au Sud de Moscou, le 9 novembre 1818. Son père, un officier des hussards issu d’une noblesse de vieille souche, décède de manière prématurée. Aussi l’enfant est élevé avec ses deux frères par les soins de sa mère, dans la propriété familiale de Spasskoie-Lautovinovo. Celle-ci regroupe dix villages et cinq milles " âmes ". Suivant la coutume, il est confié à des précepteurs d’origine étrangère, qui lui dispensent une éducation complète. En compagnie des paysans des alentours, le jeune Tourgueniev apprend également à connaître la nature. Déjà naît en lui la passion de la chasse.

En 1827, la famille Tourgueniev s’installe à Moscou, où Ivan suit les cours de la pension Weidenham-mer. Il est inscrit en 1833 à la faculté des Lettres de l’Université, puis à Saint-Pétersbourg dès l’année suivante. Ivan Tourgueniev achève enfin ses études supérieures en 1836. Dans la capitale des Tzars, il fait la rencontre d’Alexandre Pouchkine, de Nicolas Gogol et de Mikhaïl Lermontov, les plus grandes gloires littéraires de l’époque. En 1838, la revue Sovremennik publie un de ses poèmes intitulé Le Soir. La même année, Tourgueniev se rend en Allemagne, afin de s’initier à la philosophie. Il y demeure jusqu’en 1841, s’initiant à la culture occidentale et se liant d’amitié avec Mikhaïl Bakounine, le penseur libertaire.

De retour en Russie, Ivan Tourgueniev a une liaison avec une des sœurs de ce dernier. Il passe ensuite l’été dans la propriété familiale, engrossant une lingère, avant d’être placé à un poste de fonctionnaire au ministère de l’Intérieur en 1843. Tourgueniev se joint alors au mouvement littéraire de la capitale, devenant l'ami de Vissarion Bielinski, un des critiques les plus influent du moment. Le jeune homme se fait bientôt connaître par un poème narratif, Paracha. Il s'essaie ensuite à l'art dramatique avec une comédie, Une Imprudence, puis viennent Sans Argent en 1846, Une Corde trop mince se rompt deux années plus tard, Une Dame de province en 1851...



A partir de 1847, Tourgueniev effectue un deuxième séjour en Europe, en France notamment. Au printemps 1850, il est invité au château de Courtavenel-en-Brie, chez les Viardot, une illustre famille d’artistes lyriques rencontrée à Saint-Pétersbourg. L'écrivain voue un amour impossible - car celle-ci est mariée - à la célèbre cantatrice Pauline Viardot-Garcia. De retour en Russie, c’est a ces amis français qu’il confiera sa fille adultérine, Pauline, à présent âgé de huit ans, après le décès de sa mère qui l’employait comme servante. Au cours de ces années, l’aristocrate russe persiste dans ses activité littéraires. Il rédige de nombreux récits, réunis au mois d’août 1852 dans les Mémoires d'un chasseur. Cet ouvrage, qui consacre sa gloire littéraire, est cependant jugé subversif par les autorités par l’image qu’il donne du servage en Russie. Après un mois passé en détention à la prison de l’Amirauté, Tourgueniev est placé en résidence surveillée dans sa propriété de Spasskoie.

Au mois de décembre 1855, l’écrivain reçoit la visite de Léon Tolstoï. Il prend ensuite de nouveau part à la vie culturelle pétersbourgeoise. Alors qu’éclate la guerre de Crimée qui oppose la Russie aux grandes puissances européennes, le Royaume-Uni et la France; il est l’un des représentants les plus convaincus du courant occidentaliste. Ceux-ci s’opposent à l’époque aux Slavophiles nationalistes. Il publie de nombreuses poésies et des nouvelles, comme Deux Amis ou Un coin tranquille en 1854 ; Iakov Pasynkov l’année suivante. Ivan Tourgueniev collabore également de manière très active avec la revue Le Contemporain, que dirige le poète Nicolas Nekrassov, à laquelle il livre des articles critiques et de polémique. En 1856, l’homme de lettres fait la rencontre de la comtesse Élisabeth Lambert. Son mari, aide de camp du nouveau Tzar Alexandre II, lui obtient bientôt un passeport pour l’étranger, où Tourgueniev passera les vingt dernières années de sa vie.



L’écrivain publie ensuite des romans consacrés à la peinture psychologique de la noblesse russe. Roudine est publié en 1856, suivi par Une nichée de gentilshommes trois années plus tard, une chronique de la famille Lavretski sous le règne de Nicolas Ier. Enfin, À la veille, en 1860, est l’histoire d’une jeune aristocrate qui abandonne son mari pour suivre un révolutionnaire bulgare. Chacun de ces textes est l’objet d’un grand retentissement en Russie. Le 10 janvier 1861, Ivan Tourgueniev, à présent honoré comme un auteur à succès, est nommé membre correspondant de l’Académie des Sciences. Il apprend également avec bonheur la signature du décret d’abolition du servage, le 19 février 1861. L’écrivain assiste ainsi à un office d’action de grâce à l’église orthodoxe russe de Paris. Dans la capitale française, il fait la rencontre de Prosper Mérimée. Celui-ci préface les deux romans suivant de Tourgueniev. En 1862, Pères et Fils décrit la nouvelle jeunesse démocratique, qu’incarne le héros nihiliste Bazarov. Cette œuvre donne lieu à une polémique intense, de même que Fumée cinq années plus tard, dirigé cette fois-ci contre les anti-réformistes.

En France, Tourgueniev est présenté à Gustave Flaubert, en compagnie duquel il participe aux dîners Magny. L’écrivain russe, invité chez George Sand à Nohant, essaie également de faire connaître les écrivains de son pays, Tolstoï et son Guerre et Paix notamment, ou Pouchkine dont il entreprend la traduction du roman en vers Eugène Onéguine. Paraissent encore Le Roi Lear de la steppe en 1870 et Eaux printanières l’année suivante. Outre-Manche, il est présenté à l’intelligentsia anglaise et prononce en 1871 un discours à Édimbourg pour le centenaire de la naissance de Walter Scott. En 1874, Ivan Tourgueniev fait l’achat d’une datcha, Les Frênes, où il séjourne l’année suivante, ainsi qu’en 1880. Cette année là, au mois de juin, il assiste à la cérémonie d’inauguration du monument Pouchkine à Moscou. En 1881, l’écrivain se rend enfin pour la dernière fois dans son domaine de Spasskoie-Lautovinovo. En 1877, Terres vierges, son sixième roman qui s’inspire toujours de l’actualité de la Russie, est consacré au mouvement populiste qui se développe à l’époque. Atteint d’une grave maladie de la colonne vertébrale, L’homme de lettres est opéré au mois de janvier 1883, à l’hôpital Necker. Ivan Tourgueniev décède à Bougival, le 3 septembre suivant. Il est inhumé quelques jours plus tard au cimetière Volkovo, à Saint-Pétersbourg.