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Jean-Baptiste SAY 

(Lyon, 5 janvier 1767 - Paris, 15 novembre 1832)


Français.

Economiste.



par Jean-Marc Goglin


 

     Quelques dates :

1803, Traité d’économie politique.
1830, nommé professeur d’économie politique au Collège de France.

 






Jean-Baptiste Say naît à Lyon le 5 janvier 1767, dans une famille de négociants protestants. L’adolescent passe une partie de ses jeunes années à Londres et à Genève où il se familiarise avec le maniement de l’argent. En Angleterre, il assiste alors avec enthousiasme au démarrage de la révolution industrielle et découvre les œuvres d’Adam Smith. Le jeune homme parcoure ainsi les Recherches sur la Nature et les causes de la richesse des nations publiée en 1776 où le philosophe se fait l’apologiste de la non-intervention de l’État dans la vie économique et du libre-échange et devient un partisan des idées libérales.

Jean-Baptiste Say est bientôt de retour en France où il s’emploie dans une banque. En 1789, il publie une brochure en faveur de la liberté de la presse qui marque le début de son engagement philosophique. L’effondrement du cours des assignats ayant ruiné sa famille, Say entre au journal Le Courrier de Provence. S’attachant à promouvoir ses idées, il se lie bientôt à un groupe d’intellectuels favorables à l’économie de libre échange. En 1794, ceux-ci fondent un périodique, la Décade philosophique, littéraire et politique, afin de faire connaître au public leurs idées. Jean-Baptiste Say participe également à l’aventure éditoriale qui se poursuit jusqu’en 1807 en livrant ses chroniques au journal.



Parallèlement à ces activités dans la presse, il est également l’auteur de quelques écrits dans lesquels l’économiste essaie d’adapter les théories d’Adam Smith à la mentalité française. Ainsi après avoir publié en 1800 Olbie ou Essai sur les moyens de réformer les mœurs d’une nation, Jean-Baptiste Say rédige en 1803 un Traité d’économie politique. Il dénonce ainsi dans ses ouvrages le danger pour la société de marché de l’apparition d’un capitalisme monopolistique de l’État qui nuirait aux échanges économiques et à la consommation des particuliers, celui-ci créant inévitablement un véritable impôt sur la consommation. Selon lui, l’État doit rester à l’écart de l’activité économique.

Si Adam Smith qualifie de " main invisible " le mécanisme de régulation des échanges, Jean-Baptiste Say donne pour sa part davantage d’importance à l’action de l’entrepreneur, celui-ci prenant des initiatives. Comme le penseur anglais, il définit l’homme comme un marchand que l’on doit laisser libre d’entreprendre et de prendre un risque. A ce titre cependant, son capital doit recevoir un intérêt. Aussi le bon entrepreneur doit faire le choix de placer son investissement dans les secteurs où l’offre est rare et où les espérances de profit sont les plus fortes. C’est lui qui organise et dirige la production en vue de la satisfaction des besoins des hommes. Jean-Baptiste Say a ainsi la conviction que l’offre est déterminante dans le système des échanges : c’est elle qui permet l’enrichissement. La régulation dans la vie économique se base également sur l’utilité du produit, laquelle, seule, lui procure sa valeur. Un produit n’est acheté que pour l’utilité qu’il procure.



Jean-Baptiste Say se refuse bientôt à soutenir l’Empire et Napoléon Ier. Il juge en effet le régime trop autoritaire. Aussi l’économiste est contraint de cesser d’écrire. A partir de 1807, il investit dans la création d’une entreprise d’une filature de coton. L’entreprise prospère. Ce n’est cependant qu’après Waterloo et la chute de l’Empereur des Français que l’économiste peut à nouveau publier. Son Traité connaît alors de multiples éditions. Il rédige également en 1815 un Catéchisme d’économie politique.

En 1814, Jean-Baptiste Say rencontre, grâce à James Stuart Mill, le financier anglais David Ricardo. Les deux hommes entretiendront une correspondance jusqu’en 1822. En 1819, l’économiste français traduit et annote le traité des Traité des principes de l’économie politique et de l’impôt publié par son ami quelques années auparavant. Cependant les deux théoriciens sont en désaccord à propos du rôle de la monnaie. Si Ricardo tente de définir celle-ci dans son écrit comme une mesure fiable de la valeur d’un bien, Jean-Baptiste Say estime pour sa part qu’elle est un produit neutre qui n’a d’autre but que celui de faciliter les échanges. Aussi selon lui la valeur d’un bien ne se mesure que par la quantité d’autres biens qu’il permet d’obtenir lors d’un échange.

David Ricardo n’est d’ailleurs pas le seul théoricien contre lequel Jean-Baptiste Say soit en désaccord. En 1821, celui-ci se lance dans un débat épistolaire avec Thomas Robert Malthus dont il ne partage pas les vues pessimistes à propos du devenir des sociétés. Selon l’économiste français, la surproduction ne peut exister car tout argent gagné est aussitôt dépensé. Aussi tout produit nouveau va être intégré au marché.



A cette époque, la valeur des travaux de Jean-Baptiste Say est reconnue par les autorités. En 1821, il est ainsi nommé professeur au Conservatoire des Arts et Métiers. L’économiste édite à cette occasion en 1828 et 1829 les leçons qu’il y a données sous le titre de Cours complet d’économie politique pratique. L’année suivante, Jean-Baptiste Say est nommé professeur d’économie politique au Collège de France, chaire créée en son honneur et qu’il occupe jusqu’à sa mort.

Jean-Baptiste Say décède à Paris le 15 novembre 1832.