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Maurice RAVEL 

(Ciboure, 7 mars 1875 -
Montfort-l’Amaury, 29 décembre 1937)


Français.

Compositeur.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1889, fait son entrée au Conservatoire de Paris.
1908, est créée la Rhapsodie espagnole aux Concerts Colonne.
1913, participe à la bataille du Sacre du printemps d’Igor Stravinski.
1925, Sonate pour violon et violoncelle.
1928, le Boléro est créée à l’Opéra de Paris.


 






Maurice Ravel naît le 7 mars 1875. Fils d’un ingénieur, l’enfant est initié au piano par son père, dans l’appartement familial situé à Montmartre. Celui-ci lui donne bientôt un professeur en la personne d’Henry Guys. Peu enclin au solfège, Maurice Ravel se révèle doué pour le clavier. En 1887, l’enfant complète son apprentissage de la musique grâce à des leçons d’harmonie et de contrepoint, avant d’être inscrit dans un cours privé de musique, l’école Schaller. Il s’ouvre alors à tous les styles de musique. Au mois de novembre 1889, celui-ci fait son entrée au Conservatoire. Maurice Ravel s’y ennuie, patientant pendant sept ans avant de quitter l’institution sans avoir décrocher le moindre prix.

Après quelques essais de composition cependant, il prend la mesure de son manque de maîtrise technique. Ravel choisit alors de revenir au Conservatoire où il suit les cours d’orchestration de Gédalge ainsi que ceux de composition de Gabriel Fauré. En mai 1899, est jouée sa première œuvre, Schéhérazade, une ouverture orchestrale, à la Société nationale de musique. Vient ensuite Jeux d’eau en 1902. L’année suivante, le musicien se présente au prix de Rome. Après deux échecs successifs, une nouvelle déception l’attend. Au mois de mars 1904, Ravel obtient néanmoins le succès avec un quatuor. Connaissant à présent la gène financière, le compositeur décide tout de même de se représenter de nouveau au concours. Celui-ci lui permettrait en effet d’obtenir une bourse et de travailler pendant trois années à Rome, sans soucis d’argent. Le refus du jury déclenche cette fois-ci un véritable tollé et est à l’origine de la démission du directeur du Conservatoire.



Dans les mois qui suivent et sur l’invitation d’Alfred Edwards, le directeur du journal Le Matin, Maurice Ravel effectue une croisière fluviale qui le mène en Hollande puis dans la vallée du Rhin. A son retour, il fait joué les cinq pièces composant Miroirs, le 6 janvier 1906 à la salle Érard. Cette œuvre décontenance le public. L’année suivante, celui-ci se scandalise des mélodies écrites par Ravel sur des textes issus des Histoires naturelles de Jules Renard. Le compositeur est maintenant lancé.

Le 15 mars 1908, est créée la Rhapsodie espagnole aux Concerts Colonne. Maurice Ravel étonne alors par l’orchestration que dominent les vents. Aux sifflets qu’il reçoit alors répond l’année suivante le silence médusé de la critique, qui ne sait que penser de son Gaspard de la nuit. En 1911, l’assistance apprécie pourtant ses Valses nobles et sentimentales données sans nom d’auteur à la Société de musique indépendante. Un opéra, l’Heure espagnole, est également jouée à l’Opéra-Comique le 19 mai de la même année.

En 1912, Daphnis et Chloé, donné par la célèbre compagnie des Ballets russes à Paris, se fait voler la vedette par les œuvres d’Igor Stravinski. Délaissant la création, Ravel rejoint en Suisse le compositeur russe qui travaille à son Sacre du printemps. Avec ses amis, un groupe d’artistes de l’avant-garde qui se surnomment les " Apaches ", il participe à la bataille rangée qui a lieu le 25 mai 1913, lors de la première représentation de l’œuvre au Théâtre des Champs-Élysées. Maurice Ravel prend également part à la polémique qui s’installe dans la presse parisienne à propos de l'œuvre iconoclaste.



Pendant l’été 1914, le compositeur est écarté de la mobilisation en raison de sa frêle constitution. Il met alors la dernière touche à son Trio. Cependant, Ravel, qui est favorable aux idées pacifistes développées par le socialiste Jean Jaurès, se présente bientôt à Bayonne, comme volontaire désirant servir dans les auxiliaires de santé. Le conseil de révision refuse alors sa requête. Il lui faudra attendre le mois de mars 1916, lorsque l’accumulation des pertes humaines et l’enlisement du conflit font naître de nouveaux besoins, pour être affecté dans les transports, puis dans le "brancardage" et l’évacuation des blessés sur le front. Au mois d’avril 1917, Maurice Ravel est définitivement réformé, après avoir eu les pieds gelés durant une garde de nuit.

Démobilisé, il reprend son travail de composition. Son Tombeau de Couperin devra attendre la fin des bombardements de la capitale par l’artillerie allemande et l’armistice pour être joué, le 11 avril 1919 à la salle Gaveau. Depuis quelques mois, Ravel traverse une intense crise morale. Afin de guérir des insomnies et de la dépression qui le mine, il effectue un séjour à Megève qu'il prolonge chez des amis en Ardèche. En 1920, le musicien obtient sa radiation de l’ordre de la Légion d’Honneur, une décoration qu’il n’avait pas sollicitée. Peu après, il parvient à composer de nouveau et donne bientôt la Valse. Après un voyage à Vienne ainsi que quelques concerts à Paris qui remette son œuvre au goût du jour, Maurice Ravel décide de fuir la capitale en s’installant à proximité. Au mois de mars 1921, il fait l’acquisition d’une résidence à Montfort-l’Amaury.

Après une Sonate pour violon et violoncelle, Ravel suscite l’enthousiasme du public lors de la création à l’opéra de Monte-Carlo de L’Enfant et les sortilèges, le 21 mars 1925, une oeuvre dont le livret a été écrit dix années plus tôt par Colette. L’artiste effectue un voyage en Scandinavie l’année suivante. Il rédige ensuite des Chansons madécasses, une Sonate pour violon et piano. Le compositeur est alors au faite de la gloire. Il participe à l’inauguration de la nouvelle salle Pleyel, avant de partir aux États-Unis pour une tournée triomphale. De retour en Europe, Ravel s’occupe à la création d’une pièce de quinze minutes en do majeur, reprise dix-neuf fois, le Boléro. Rédigée à la demande de la ballerine Ida Rubinstein, l’œuvre est créée le 23 novembre 1928 à l’Opéra de Paris. C’est un triomphe. Dans les années qui suivent, Maurice Ravel composera également deux Concertos pour piano.



A partir de 1933, l’artiste souffre de troubles neurologiques qui l’empêchent d’écrire et bientôt de parler. Après un voyage en Espagne et au Maroc effectué au mois de février 1935, il demeure cloîtré à Montfort-l’Amaury. Maurice Ravel décède le 29 décembre 1937.