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                                                                              Jean Gilbert Victor Fialin de PERSIGNY 

 

Jean Gilbert Victor Fialin
de PERSIGNY 

(Saint-Germain-Lespinasse, 11 janvier 1808 -
Nice, 14 janvier 1872)



Français.

Militaire et homme politique.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1835, fait la rencontre de Louis-Napoléon Bonaparte.
1840, débarquement dans le port de Boulogne.
1849, élu député à l’Assemblée législative dans les départements du Nord et de la Loire.
1851, participe activement au coup d’État du 2 décembre.
1852, Ministre de l’Intérieur.
1854, nommé ambassadeur à Londres.


 






Jean Gilbert Victor Fialin de Persigny est le 11 janvier 1808 à Saint-Germain-Lespinasse, dans le département de la Loire. Son père, un officier des armées impériales, est tué en 1812 à la bataille de Salamanque pendant la campagne d’Espagne. Aussi l’enfant est élevé par un de ses oncles, monarchiste convaincu, et entre bientôt comme boursier au Collège de Limoges. Ayant fait le choix d’une carrière militaire,  Victor de Persigny est admis à l’école de Saumur, le 25 juillet 1826, et en sort deux années plus tard avec le titre de major de promotion. Intégré au 2ème régiment de hussard avec le grade de maréchal des logis, ses convictions politiques évoluent à cette époque et glissent du légitimisme au patriotisme républicain. Aussi devient-il suspect aux yeux des autorités avec l’avènement de la Monarchie de Juillet. Le sous-officier est d’ailleurs mis en congé de réforme en 1833.

Persigny décide alors de monter à Paris. Dans la capitale, il se lance dans le journalisme, livrant quelques articles au journal Le Temps. Cependant la lecture du Mémorial de Sainte-Hélène le convertit définitivement au bonapartisme. En 1834, Persigny fonde alors son propre périodique, l’éphémère revue L’Occident français, qui se distingue par ses prises de position impérialistes. L’année suivante, il fait la rencontre décisive de Louis-Napoléon Bonaparte. En exil dans sa propriété d’Arenenberg en Suisse, au sud du lac de Constance, celui-ci se considère, depuis le décès du Roi de Rome en 1832, comme le garant de la tradition impériale.



Persigny décide bientôt son ami à l’action contre la Monarchie de Juillet. Le 30 octobre 1836, ils tentent ainsi de gagner à la cause bonapartiste les garnisons de la ville-frontière de Strasbourg. En vain. Arrêtés, les conjurés sont graciés sans jugement par Louis-Philippe d’Orléans. Persigny, désormais proscrit du territoire français, gagne alors l’Angleterre et la capitale londonienne. Quelques années plus tard cependant, le 6 août 1840, un nouveau pronunciamiento organisé à la suite d’un débarquement d’une cinquantaine de fidèles dans le port de Boulogne échoue également. Cette fois-ci, tout comme le prétendant bonapartiste, Persigny est jugé et condamné.

Il purge alors sa peine, vingt années de détention, à la citadelle de Doullens, dans la Somme, avant d’être transféré à la prison militaire de Versailles en raison de son état de santé - le détenu souffre d'une ophtalmie. Persigny consacre cette période de captivité à la rédaction d’un opuscule, Sur l’Utilité des Pyramides, adressé à l’Institut. Selon lui, ces constructions ont été élevées par les anciens Égyptiens afin de protéger la vallée du Nil contre l’invasion des sables du désert… Avec l’avènement de la Seconde République, Persigny est enfin libéré en 1848.



Membre du comité de la rue de Poitiers dominé par Adolphe Thiers, il est élu le 13 mai 1849 député à l’Assemblée législative dans les départements du Nord et de la Loire. Au cours de l'automne suivant, Persigny est au delà du Rhin, envoyé par louis-Napoléon Bonaparte Président à Hanovre, Berlin, Munich et Vienne afin de persuader les souverains germaniques que son mandat sera facteur d'ordre en Europe. L’aide de camp de celui qui est maintenant le président de la République, depuis le 10 décembre 1848, figure ainsi en bonne place parmi les membres du parti de l’Élysée. Louis-Napoléon Bonaparte le fait d’ailleurs chevalier de la Légion d’honneur l’année suivante, la grand croix lui sera décernée le 16 juillet 1857. Le 2 décembre 1851, Persigny participe activement au coup d’État, prenant la tête du 42ème régiment de ligne qui occupe les locaux de l’Assemblée au Palais-Bourbon.

Alors qu’un nouveau régime dans lequel il s’apprête à jouer un rôle s’installe, Victor de Persigny épouse au mois de mai 1852 la fille du prince de la Moskowa, le maréchal Ney. Il reçoit à cette occasion le titre de comte ainsi qu’une dotation colossale de 500.000 francs. Nommé sénateur, Louis-Napoléon Bonaparte lui confie également le poste clé de Ministre de l’Intérieur dès le 22 janvier 1852. Persigny organise les premières élections au Corps législatif qui ont lieu le 29 février suivant. Il s’attache alors à promouvoir les candidatures officielles, un système initié par le duc de Morny. Soucieux de l’efficacité de son action, Persigny encourage le développement du réseau télégraphique. Le ministre de l’Intérieur met ainsi d’avantage à sa portée la province et les préfets, à qui il confère par le décret du 25 mars 1852 de larges prérogatives en matière d’affaires locales. Le choix de ses subordonnés, le nouveaux cadres du Second Empire, s’avère donc décisif. Sous sa recommandation, Georges Eugène Haussmann est ainsi nommé Préfet de la Seine le 1er juillet 1853.

Quittant ses fonctions au mois d’avril 1854, Persigny est nommé ambassadeur à Londres l’année suivante. Il occupera cette fonction jusqu’en 1858 puis de 1859 à 1860. Au mois de novembre, Persigny est de nouveau rappelé à la tête du ministère de l’Intérieur. Persigny supervise alors, dès le mois de février 1861, le transfert du siège du ministère de l’hôtel de Conti, rue de Grenelle, à l’hôtel de Beauvau, à proximité donc du palais des Tuileries, nouvelle résidence de l’Empereur. Il quitte au mois de juin 1863 sa charge, l’échec des élections législatives des 30 et 31 mai le contraignant à la démission. Napoléon III le fait néanmoins duc.



Éloigné maintenant des affaires politiques, Victor de Persigny se consacre à la rédaction de ses Mémoires qui seront publiées en 1896. Il décède à Nice, le 14 janvier 1872, peu après la chute du Second Empire.