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Jacques OFFENBACH 

(Cologne, 20 juin 1819 - Paris, 5 octobre 1880)


Français.

Compositeur.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1833, entre au Conservatoire de Paris.
1850, à la tête de l’orchestre de la Comédie-Française.
1855, crée les Bouffes-Parisiens.
1858, Orphée aux Enfers.
1860, obtient la nationalité française grâce au duc de Morny.
1864, La Belle Hélène.
1866, La Vie parisienne.
1867, La Grande-Duchesse de Gerolstein.
1876, effectue une tournée triomphale à New York.
1881, Les Contes d’Hoffmann.


 






Jakob Offenbach est né le 20 juin 1819 à Cologne, dans une famille juive demeurant sur la place du Grand Marché-Grec. Son père est le chantre de la synagogue de la ville à partir de 1826. Il initie très tôt son fils Jakob à la musique, avant qu’Alexander et Bernhardt Breuer ne lui apprennent le violoncelle. L’enfant, son frère aîné Julius et sa sœur Isabelle, forment bientôt un trio qui se produit en public. Ce spectacle contribue d’ailleurs à l’équilibre des finances familiales.

Afin de parfaire son apprentissage, le jeune homme s’expatrie et gagne la France au mois de novembre 1833, en compagnie de son père et de son frère. La famille Offenbach s’installe alors au 23 de la rue des Martyrs. Quelques temps plus tard, Jakob entre au Conservatoire de Paris dirigé à l’époque par Luigi Chérubini, malgré sa nationalité prussienne. Offenbach, qui a pris le prénom plus français de Jacques, suit les cours dans la classe de Vaslin. Après avoir quitté l’institution, dès le 2 décembre de l’année suivante, il entre à l’Opéra-Comique, ce qui lui permet de s’offrir les leçons de violoncelle de Norblin, de Fromental Halèvy pour la composition.

Introduit à présent dans la société parisienne, celui que l’on surnomme le " Liszt du violoncelle " fait bientôt la connaissance d’Herminie d’Alcain, une jeune fille de petite bourgeoisie. Ils se marient le 14 août 1844, non sans que la belle famille n’est exigée au préalable la conversion d’Offenbach au catholicisme. Le couple, installé passage Saulnier, aura quatre filles et un fils. A cette époque, Jacques Offenbach donne des valses destinées à animer les cafés-théâtres des boulevards, au Jardin turc notamment. Le compositeur se fait ensuite connaître en faisant représenter de sa première pièce musicale, l’Alcove, le 24 avril 1847 à la Salle de la Tour d’Auvergne. L’année suivante, Offenbach choisit de s’éloigner de Paris pendant les journées d’émeutes et de troubles.



De retour en France l’année suivante, il se produit devant le Prince-Président, Louis-Napoléon Bonaparte, à l’Elysée, au mois de mars 1849. Grâce à Arsène Houssaye, devenu directeur de la Comédie-Française, le violoncelliste parvient à se faire nommer à la tête de l’orchestre du théâtre au mois de juillet 1850. Ce poste, qu’il occupe jusqu’au mois de septembre 1855, lui dispense de confortables revenus. C’est l’occasion également pour lui d’étoffer son réseau de relations mondaines, en faisant la connaissance des principaux critiques de l’époque, de Musset ou de Morny. Dans les années qui suivent, Jacques Offenbach fait également jouer certaines de ses compositions dans la capitale, ainsi le Trésor de Mathurin, à la salle Hertz, au mois de mai 1853 ou Pépito aux Variétés, le 28 octobre suivant. Au mois de juillet 1854, il pose vainement sa candidature au poste de directeur du Théâtre-Lyrique.

Offenbach se décide alors à créer une petite salle consacrée à la satire et à la farce. Le 4 juin 1855, le musicien obtient ainsi l’autorisation du ministère de l’Intérieur d’exploiter une salle désaffectée située sur les Champs-Elysées, au Carré Marigny. Rebaptisée Bouffes-Parisiens, celle-ci est d’une capacité de cinquante places. Le spectacle que propose Jacques Offenbach, écrit en collaboration avec Ludovic Halévy, est fait de parodies et de saynètes. La première se déroule le 5 juillet 1855. Elle bénéficie de l’affluence drainée par l’exposition universelle installée non loin de là. C’est un énorme succès et le tout Paris se presse aux Bouffes. Le comte de Morny organise bientôt une représentation de la troupe aux Tuileries à laquelle assiste celui qui est devenu l’empereur Napoléon III.



Offenbach songe alors à développer son affaire. Il s’approprie une nouvelle salle de plus grande capacité au centre de Paris, dans l’ancien Théâtre Comte, rue Monsigny. Dans les années qui suivent, une trentaine d’œuvres seront ainsi mises en scènes grâce à l’aide d’artistes de talent. Ainsi, les librettistes Crémieux et Meilhac participeront régulièrement à l’entreprise. Jacques Offenbach permet également à de jeunes artistes, comme Georges Bizet ou Léo Delibes, de se produire, le recrutement s’effectuant grâce à l’organisation de concours placés sous le patronage de grands compositeurs comme Jacques Aubert ou Charles Gounod. Hortense Schneider, actrice et chanteuse soprano, rejoint également la troupe qui se produit en Angleterre en 1857. L’année suivante, celle-ci connaît deux succès majeurs : Mesdames de la Halle et surtout Orphée aux Enfers dont la millième représentation sera atteinte en 1880, à la mort du compositeur. Suivent Daphnis et Chloé, Le Pont des Soupirs ou Le Carnaval des Revues qui vise à caricaturer la musique de Wagner présentée à l’époque au public parisien de l’Opéra.

Le 14 juillet 1860, le comte de Morny obtient à Jacques Offenbach la nationalité française. Installé maintenant au 11 rue Lafitte, le compositeur, qui enchaîne les succès, se fait également construire une villa à Étretat, baptisée " villa Orphée ". Le 15 août 1861, il se voit décerné la Légion d’honneur. La même année, le compositeur fait représenter un ballet, Le Papillon, à l’Opéra avant de composer quelques opéras-comiques : Robinson Crusoé en 1867, Vert-Vert en 1869, Fantasio en 1872. En 1864, le 17 décembre, Offenbach crée La Belle Hélène au Théâtre des Variétés. Toujours attiré par ses productions, le public est également venu à la rencontre de La Vie parisienne en 1866, avant que ne triomphe La Grande-Duchesse de Gerolstein l’année suivante, au moment de l’exposition universelle. Ces opérettes, qui font la critique de la société bourgeoise du Second Empire, propagent également l’image de la fête parisienne.



Jacques Offenbach est en tournée en Autriche pendant la guerre franco-allemande. Et il n’est de retour à Paris qu’au mois de septembre 1871, après la chute de Napoléon III et la répression de la Commune. L’année suivante, Le Roi- Carotte, écrit en collaboration avec Victorien Sardou connaît un succès de scandale. L’œuvre est créée le 15 janvier 1872 au théâtre de la Gaieté dans lequel la troupe s’est installée. Cependant les réussites s’espacent à présent pour le compositeur. En 1876, il évite la faillite avec une tournée triomphale à New York, au moment où est fêté le centenaire de l’indépendance. Suit alors une course à la reconnaissance, de laquelle procède l’opéra-comique Les Contes d’Hoffmann. Celui-ci est présenté pour la première fois en février 1881, peu après le décès de l’artiste. Malade, Jacques Offenbach décède en effet quelques mois plus tôt le 5 octobre 1880.