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Jules MASSENET 

(Montaud, 18 mai 1842 - Egreville, 13 août 1912)


Français.

Compositeur
.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1859, quitte le Conservatoire.
1863, lauréat au concours de l’École française de Rome.
1871, Scènes hongroises.
1877, Le Roi de Lahore.
1878, se voit confier la chaire de composition du Conservatoire.
nommé à l’Académie des Beaux-Arts.
1880, Hérodiade.
1884, Manon.
1894, Thaïs, célèbre pour sa Méditation.

 






Jules Massenet naît le 18 mai 1842 à La Terrasse, un hameau de la commune de Montaud, dans les faubourgs de Saint-Etienne. Son père, un ancien polytechnicien devenu officier d’artillerie, a du démissionné en 1812, et s’est reconvertie en fondant en Haute-Loire une entreprise de fabrication d’instruments agricoles. Ayant déjà la charge de huit enfants et devenu veuf, il épouse en seconde noce Adélaide Royer de Marancourt. Après la vente de la manufacture, la famille Massenet s’installe à Paris. C’est là qu’Adélaide initie son beau-fils à la musique.

A l’âge de neuf ans, celui-ci fait une entrée remarquée au Conservatoire, exécutant de brillante manière devant le jury d’admission le mouvement final de l’opus 29 de Beethoven. Il entre alors dans la classe de piano d’Adolphe Laurent et suit également les cours de solfège dispensé par Savard. Enfin, après un premier prix obtenu grâce à son interprétation du Concerto pour piano de Hiller, Jules Massenet quitte l’institution en 1859.



Guère tenté par la carrière de virtuose, il décide de se présenter au concours de l’École française de Rome. Poursuivant son apprentissage de la composition aux cotés d’Ambroise Thomas, l’artiste loge maintenant dans une mansarde située à proximité du Cirque d’hiver. Il vit à cette époque des revenus que lui procure un modeste emploi de timbalier dans l’orchestre du Théâtre Lyrique. Obtenant une mention honorable au concours en 1862, insuffisante cependant pour permettre de séjourner à la villa Médicis, il se présente de nouveau l’année suivante avec succès, grâce notamment à l’avis émis en sa faveur par Hector Berlioz. Massenet reçoit au passage les compliments du maître.

Le musicien séjournera deux années à Rome. Comme l’y oblige le règlement de l’institution, il adresse en 1864 un Requiem au jury de l’Institut puis une Symphonie l’année suivante. A cette époque, Jules Massenet fait la rencontre de Franz Liszt. Le pianiste hongrois le recommande auprès de Melle de Sainte-Marie à qui le jeune homme donne bientôt des leçons de piano. L’idylle naissante se concrétise à son retour à Paris. Au mois d’octobre 1866, Massenet épouse celle dont il s’est épris à Avon, près de Fontainebleau.

Afin de subvenir aux besoins du ménage, le compositeur multiplie les leçons à domicile et les répétitions. Sa Suite d’orchestre est bientôt exécutée chez Pasdeloup, le 24 mars 1867, recevant un accueil réservé de la part de la critique. Celle-ci est plus indulgente à l’égard de son premier opéra, La Grande Tante, donnée deux semaines plus tard à la Salle Favart. Cette dernière œuvre tient dix-sept représentations. La guerre franco-prussienne interrompt cependant l’élan de l’artiste. Ses Scènes hongroises seront néanmoins bien accueillies aux Concerts Pasdeloup à la fin de l’année 1871. L’événement musical assure à Jules Massenet une nouvelle notoriété.

Le compositeur reçoit alors de multiples commandes des scènes parisiennes : la musique des Erynnies de Jules Leconte de l’Isles d’après l’œuvre d’Eschyle, au mois de janvier 1873, puis celle de Marie-Magdeleine au mois d’avril suivant. Ces deux dernières créations sont jouées à L’Odéon. C’est avec son opéra, Le Roi de Lahore, que Jules Massenet se fait connaître du grand public. Donné à l’Opéra de Paris, le 27 avril 1877, celui-ci connaît un grand succès que justifie les quarante présentations données pendant la saison. L’œuvre sera d’ailleurs également exécutée à l’étranger et l’artiste obtient à cette occasion la reconnaissance de la profession. Au mois d’octobre 1878, il se voit confier la chaire de composition du Conservatoire, devançant Camille Saint-Saëns, puis est nommé au mois de novembre suivant à l’Académie des Beaux-Arts.



Comblé d’honneur, le musicien ne peut néanmoins composer librement. L’Opéra de Paris refuse ainsi en 1880 son Hérodiade, le sujet inspiré de l’œuvre de Gustave Flaubert étant jugé peut convenable. L’œuvre sera donc jouée à Bruxelles, à partir du 19 décembre 1881, où elle obtient un grand succès. L’année suivante, Jules Massenet donne les Scènes alsaciennes chez Colonne puis les Scènes napolitaines chez Pasdeloup. Il travaille maintenant à un nouvel opéra, Manon. La première, qui a lieu à l’Opéra-Comique, le 19 janvier 1884, lui vaut un véritable triomphe auprès du public parisien. La critique est moins enthousiaste, recevant avec froideur ces innovations que sont ces phrases de récitatif accompagnant les dialogues. Elle aussi cependant sera conquise par le talent du compositeur lorsqu’Hérodiade sera enfin donnée à Paris quelques semaines plus tard.

Dans les années qui suivent, les succès s’enchaînent pour le compositeur. Celui-ci désormais s’attache à ne pas décevoir ses auditeurs. Aussi ses compositions se font moins novatrices. Après Le Cid, dont la première a lieu le 30 novembre 1885 à l’Opéra, vient Esclarmonde, donnée au mois de mai 1889, puis Le Mage en 1891. Cependant, avec Biblis, une mélodie symphonique créée le 12 avril de la même année à la Société des concerts, Massenet a trop fait dans la sensiblerie. C’est du moins l’avis de la critique qui éreinte au passage l’institution qu’est devenue en cette fin de siècle le compositeur et son œuvre. Werther, donnée le 16 février 1893 à Paris, un an après sa création à l’Opéra de Vienne, donne lieu aux mêmes réactions.

Trop accaparé par sa carrière de compositeur, maintenant reconnu dans l’Europe entière, Jules Massenet donne sa démission au Conservatoire en 1895. Il rédige alors de nouveaux opéras tel Thaïs en 1894, célèbre pour sa Méditation, Le Jongleur de Notre-Dame en 1902 ou Don Quichotte en 1910. Cette dernière œuvre est d’ailleurs remarquée par l’interprétation qu’en fait Fédor Chaliapine lors de sa création à l’opéra de Monte-Carlo le 19 février. Au cours de ces années cependant son langage musical s’est simplifié.



Jules Massenet décède le 13 août 1912 dans sa villa d’Egreville en Seine-et-Marne.