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Auguste MARIETTE 

(Boulogne-sur-Mer, 11 février 1821 -
Boulaq, 18 janvier 1881)


Français.

Scientifique
.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1851, met à jour le " Scribe accroupi ".
pénètre dans le Serapeum.
1855, nommé conservateur adjoint au Louvre.
1858, nommé mamour, directeur des travaux d'antiquités en Égypte.
1863, se fait accompagner d’un photographe lors d'une campagne de fouilles.
          fonde le futur
Musée égyptien du Caire.
1879,
le Vice-roi d'Égypte lui accorde le titre honorifique de Pacha.  


 






Auguste Mariette naît le 11 février 1821 à Boulogne-sur-Mer. Sa famille est de modeste condition, son père étant employé de l’administration municipale. A l’âge de seize ans, l’adolescent quitte lui-même ses études et devient aide rédacteur à la mairie. Après une courte période anglaise, devenu maître d'étude puis régent au collège de la ville, le jeune homme publie en 1847 une première étude d’égyptologie. Dix années plus tôt en effet, le musée de Boulogne avait fait l’acquisition de deux sarcophages et d’une momie ; l’ensemble touche sa curiosité. A la même époque d’ailleurs, il est également chargé de classer les documents personnels d’un de ses parents, Nestor Lhote, un dessinateur qui avait accompagné l’illustre Champollion dans son voyage d'exploration au long du Nil à la fin de la Restauration. En 1848, Mariette obtient un congé du collège de Boulogne. A Paris, grâce à la protection de Charles Lenormant, professeur d’archéologie au Collège de France et membre de l’Institut, il obtient bientôt un emploi de quelques mois au Louvre. Là, Mariette se forme pour la première fois au contact de l’ample collection d'antiquités du musée, de ses inscriptions venues tout droit de l’Egypte ancienne.

Sous la Seconde République, le jeune égyptologue sait saisir sa chance, celle d’un premier voyage sur les bords du Nil. L’institution nationale en effet l’envoie en mission au delà de la Méditerranée en 1850, afin de faire l’acquisition de
manuscrits coptes, syriaques, arabes et éthiopiens. Celle-ci est contrariée par le refus du patriarche local de céder ses trésors. Qu’importe, installé à proximité des pyramides de Gizeh, Mariette décide d’y entreprendre des fouilles, désensablant quelques tombes civiles comme les mastabas de Ptah-baou-nefer, de Snedjemib, de Khaef-snefrou et de Khaefrêankh. Après avoir assuré le dégagement des pieds du Sphinx, il gagne ensuite le plateau de Saqqarah. Après avoir dégagé quelques mastabas, mis à jour le célèbre " Scribe accroupi ", Auguste Mariette pénètre le 1er novembre 1851 dans le Serapeum, un ensemble de sanctuaires et de tombeau consacré au dieu taureau Apis. Cette campagne de fouilles s’achèvera en 1854. Cette découverte retentissante lui vaut les honneurs. Ainsi, le 16 août 1852, il est fait chevalier de la Légion d'honneur, puis, à son retour en France, l’heureux découvreur est nommé, le 15 février 1855, conservateur adjoint au Louvre.



Auguste Mariette conservera ce poste jusqu’en 1861. Au cours de ces années cependant, il est de retour en Egypte. D'octobre 1857 à févier 1858, l’archéologue est chargé de préparer le voyage en Égypte du prince Napoléon, membre de l'Académie des beaux-arts, et de rechercher des antiquités à son intention. Avec l’aide d’Henri Brugsch, il fouille à Gizeh, à Saqqarah, à Abydos, à Thèbes… Rappelé au Louvre au cours de l’hiver 1858, l’égyptologue est nommé le 1er juin suivant mamour, autrement dit directeur des travaux d'antiquités en Égypte. A ce titre, le savant français fonde dans le quartier du port fluvial de Boulaq, un musée destiné à abriter toutes les oeuvres provenant des chantiers ouverts par le Service des antiquités. Inauguré en 1863, celui-ci sera transféré au Caire et permettra de faire demeurer sur le sol égyptien la plupart des objets mis à jour dans les années qui suivent. Un an après son inauguration en effet, il comporte déjà plus de 13.000 objets.

Poursuivant ses campagnes de fouilles, Auguste Mariette, et c’est une première dans le monde de l’archéologie, se fait accompagner d’un photographe en 1863. Quatre année plus tard, il est chargé du commissariat égyptien de l'exposition universelle de Paris. Quatre bâtiments sont édifiés pour l'occasion dans la capitale française, dont un temple égyptien. Pour l'exposition de 1878, l’égyptologue supervise cette fois-ci la reconstitution au Trocadéro d'une maison égyptienne issue de ses fouilles à Abydos. En 1871, Mariette participe également à la rédaction du livret de l'opéra Aïda sur une musique de Giuseppe Verdi. Le savant en conçoit même les costumes et les décors pour la première représentation.



En reconnaissance de l’œuvre accomplie par l’égyptologue français pour son peuple et son histoire, le Vice-roi d'Égypte lui accorde le titre honorifique de Pacha en 1879. Épuisé et souffrant depuis de nombreuses années de diabète, Auguste Mariette s'éteint le 18 janvier 1881, à Boulaq. Sur le socle de son tombeau, placé devant le Musée égyptien du Caire, on peut lire : " À Mariette Pacha, l'Égypte reconnaissante ". L’auguste français avait en effet permis aux Egyptiens de prendre conscience de l’étendue de leur patrimoine, de commencer à en préserver la richesse incomparable.