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Alphonse de  LAMARTINE

(Macon, 21 octobre 1790 - Paris, 28 février 1869)


Français.

E
crivain et homme politique.



par
Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1820, Les Méditations poétiques.
devient secrétaire d’ambassade auprès du grand-duc de Toscane, à Florence.
1829, élu à l’Académie Française.
1830, Les Harmonies poétiques et religieuses.
         Ode contre la peine de mort
.
1833, élu député de Bergues, dans le Nord.
1839, Recueillements poétiques.
1842, prononce à la Chambre des Députés le premier grand discours d'opposition.
1847, Histoire des Girondins.
1848, sur la Place de l’Hôtel de ville de Paris, impose à la foule le drapeau tricolore.
         membre influent du Gouvernement provisoire.
         ministre des Affaires étrangères.
         candidat à l'élection présidentielle.

 






Alphonse de Lamartine naît le 21 octobre 1790, à Macon. Il est le fils d’un officier, capitaine au régiment de Dauphin-Cavalerie. Celui-ci est peu fortuné. Mais ses frères et sœurs, sans enfants ou célibataires, offrent par héritage à leur aîné de grands biens lui permettant d’assurer son train de vie, d’entretenir une famille nombreuse. Le jeune Alphonse aura cinq sœurs.

Il est élevé par une mère pieuse, née Alix des Roys, dans la modeste propriété familiale de Milly (Saône-et-Loire). Il effectue ses études au Collège des Jésuites de Belley. Lamartine a vingt ans en 1810, lorsqu'il se détache de la religion. Ses parents, hostiles à l’Empire, refusent de le voir entrer au service de l’Usurpateur. Il effectue alors de 1811 à 1812 un voyage en Italie. Il s’essaie également à l’écriture de quelques vers et tragédies.



Au retour des Bourbons en 1814, Lamartine entre dans le corps des Gardes de Louis XVIII. Il renonce cependant bien vite à la vie militaire, dès l’année suivante, se réfugiant en Savoie pendant l’épisode des Cent-Jours. En convalescence à Aix-les-Bains, le jeune homme fait bientôt la rencontre de Madame Julie Charles, l’épouse du physicien et membre de l’Institut. Son décès en 1817 met fin à leur liaison. Quelques années plus tard, en 1820, il se marie à une anglaise, Marianne-Elisa Birch.

La même année, le 11 mars, Lamartine publie son premier recueil de poèmes, Les Méditations poétiques, Madame Charles lui inspirant l’Elvire du poème Le Lac. Suivront les Nouvelles Méditations ainsi que La Mort d’Harold en 1823, puis le Dernier Chant du pèlerinage d’Harold en 1825. C’est le succès et la notoriété. Les jeunes générations romantiques se reconnaissent dans ce nouveau lyrisme des sentiments. Lamartine participe alors à la vie parisienne et se montre dans les salons, notamment celui de Madame Récamier, aux cotés de François-René de Chateaubriand et de Victor Hugo. Le poète est élu à l’Académie Française en novembre 1829.



A une carrière militaire écourtée succède l’entrée en diplomatie. Il part en 1820 pour Naples en tant qu’attaché d’ambassade puis devient, l’année d’après, secrétaire d’ambassade auprès du grand-duc de Toscane, à Florence. Il y compose Les Harmonies poétiques et religieuses en 1830, publiant la même année, le 15 décembre, une Ode contre la peine de mort.

Après avoir donné sa démission, Lamartine quitte bientôt les milieux diplomatiques en 1830 avec les Trois Glorieuses et la chute de Charles X. Il accomplit alors de 1832 à 1833 un long voyage en Orient qui le mène de Marseille en Grèce, en Turquie, en Palestine et enfin au Liban. La mort de sa fille Julia le touche profondément et modifie sa vision de la religion, sa foi. Quelques œuvres littéraires en témoignent : Jocelyn en 1836, La Chute d’un ange deux années plus tard et enfin les Recueillements poétiques en 1839. Celles-ci seront d'ailleurs mises à l'Index.

Les événements l’amènent également à s’interroger sur la société de son temps. Il publie un essai, De la Politique rationnelle, puis embrasse la carrière politique. Le poète est élu en 1833 député de Bergues, dans le Nord, puis de Macon en 1839. Orateur influent, il se fait l’apôtre d’un "christianisme libéral et social".  Il siège " au plafond ", en marge des partis. Son ralliement à la Monarchie de Juillet et à l’orléanisme n’exclue pas pour autant la critique. Favorable au développement du chemin de fer grâce à la création des Compagnies, il dénonce néanmoins les exactions commises à l’égard des indigènes en Algérie. A partir de 1842, Lamartine prend une part de plus en plus active aux campagnes d’opposition à Louis-Philippe Ier et à son ministre François Guizot. Le 15 février, il prononce à à la Chambre des Députés le premier grand discours d'opposition. Son Histoire des Girondins, publiée en 1847, reçoit un accueil enthousiaste parmi les démocrates. Le 18 juillet de la même année, il prend part à la campagne des banquets dans sa ville de Macon où il est acclamé par une foule nombreuse.



La Révolution de 1848 lui donne une chance de s’illustrer. Le 25 février, sur la Place de l’Hôtel de ville de Paris, son prestige et son talent oratoire lui permettent de faire admettre aux manifestants socialistes que le drapeau tricolore, symbole de la nation et non d’un régime déchu, ne doit pas être remplacé par le drapeau rouge. Lamartine est bientôt un membre influent du Gouvernement provisoire, qui proclame la Seconde République. Il tente ainsi bien souvent de faire entendre la voix de la conciliation entre les différentes tendances en présence, aux cotés de Ledru-Rollin. Nommé ministre des Affaires étrangères, il est à l’origine de la circulaire du 4 mars, destinée aux chancelleries, par laquelle le nouveau régime délivre un message qui se veut rassurant et pacifique à l’égard du reste de l’Europe. Lamartine est ensuite élu député de la Seine à l’Assemblée constituante, avec le plus grand nombre de voix. Il est ensuite élu membre de la Commission exécutive composée de cinq directeurs qui ont autorité sur les différents ministères. La présidence cependant lui échappe. Elle échoit à François Arago, l'illustre savant. Mais la fermeture des Ateliers nationaux entraîne un nouveau soulèvement ouvrier à Paris. Le 24 juin, Lamartine est écarté du pouvoir après la démission collective des directeurs. La répression ramène le calme, le général Cavaignac devient Président du Conseil. Comme le précise la nouvelle constitution votée le 4 novembre, la désignation d’un Président de la République nécessite l’organisation d’élections au suffrage universel. Lamartine se déclare candidat mais ne recueille que 8.000 voix contre 5.430.000 à Louis-Napoléon Bonaparte.

Cet échec le décide à s’éloigner de la vie politique. A cinquante-huit ans, Lamartine doit faire face à de graves problèmes financiers, ses dettes auxquelles s’ajoute la charge de l’entretien de ses sœurs. Il publie alors quelques œuvres parmi lesquelles les Confidences (1849) et les Nouvelles Confidences (1851) ; une autobiographie romancée Raphaël (1849) ; des romans, Geneviève et Le Tailleur de pierres de Saint-Point en 1851 ; ainsi que divers textes d’historien, une Histoire des Constituants, une Histoire de la Russie, une Histoire de la Turquie. Il rédige également de 1856 à 1869 un
Cours familier de littérature qu’il sert à des abonnés sous forme de livraisons mensuelles.

Lamartine accepte enfin en 1857 une dotation de l’Empereur Napoléon III ainsi que le logement dans le chalet "de la Muette" dont la Ville de Paris lui a offert la jouissance et qui lui procurent davantage d’aisance. En 1860, il est contraint de céder la propriété familiale. Il meurt à soixante-huit ans le 28 février 1869 à Paris et est inhumé au cimetière de Saint-Point, une commune voisine de Milly.