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Édouard LALO 

(Lille, 20 mai 1823 - Paris, 18 août 1892)


Français.

Compositeur.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1839, entre au Conservatoire.
1855, entre dans le quatuor fondé par le violoniste Jules Armingaud.
1871, la Sonate pour piano et violoncelle est jouée lors du premier concert de la Société nationale de musique.
1874, la Symphonie espagnole, opus 21, est créée au Concert Lamoureux.
1888, le Roi d’Ys.

 






Né à Lille le 27 janvier 1823, Édouard Victor Lalo est issu d’une famille d’origine espagnole. Son père, officier des armées napoléoniennes, le destine suivant son exemple à embrasser la carrière militaire. L’enfant travaille très jeune le violon, l’alto et le piano ; la musique étant considérée par l’autorité paternelle comme un art de distraction utile en garnison, dans les salons d’officier. Au conservatoire de la ville, il découvre l’œuvre de Beethoven et se passionne pour la musique de chambre. Édouard Lalo pratique également la musique d’orchestre dans des ensembles locaux.

Malgré l’opposition de son père, toujours très présent auprès de l’adolescent, il monte à Paris en 1839 et entre au Conservatoire. Lalo suit alors les cours du violoniste François Habeneck puis entre dans les classes de composition de Schulhoff et de Crèvecœur. Le musicien, qui ne bénéficie pas de l’appui financier de sa famille, connaît à cette époque de grandes difficultés financières. Par lassitude, il choisit de quitter l’institution, ne supportant plus de se contenter d’imiter tel ou tel compositeur reconnu.



En 1855, Lalo est invité, en tant qu’altiste, à entrer dans le quatuor fondé par le violoniste Jules Armingaud. Le répertoire de l’ensemble musical se compose essentiellement des œuvres des maîtres allemands. A cette époque, le concertiste s’essaie également à la composition. Cependant, les quelques fantaisies et autres pièces de musique de chambre qu’il rédige ne rencontre pas le succès. Celles-ci s’écartent en effet des canons de la mode du jour et ne correspondent pas au goût du public des salons. Édouard Lalo, plutôt que de se fourvoyer, décide alors de cesser d’écrire.

Il assure son ordinaire en donnant quelques leçons particulières et en multipliant les concerts. En 1865, l’artiste épouse la cantatrice Julie Besnier de Maligny. Dans les années qui suivent, celle-ci interprétera quelques-unes de ses mélodies. Deux années plus tard, le compositeur se présente enfin à un concours du Théâtre lyrique. Son premier opéra en trois actes, qu’il baptise Fiesque, n’obtient alors que le troisième prix. Il n’est donc pas mis au programme de la salle.



Édouard Lalo ne sort en fait de l’anonymat qu’avec la fondation de la Société nationale de musique, créée sur l’initiative de Camille Saint-Saëns et de César Franck. Une de ses œuvres, la Sonate pour piano et violoncelle, est jouée lors du premier concert de la Nationale en 1871. C’est le succès et donc la révélation au public de son talent. Le compositeur fait bientôt la connaissance du violoniste espagnol Pablo de Sarasate pour qui il rédige en 1873 un Concerto pour violon, opus 20, et la Symphonie espagnole, opus 21, pour violon et orchestre. Cette dernière œuvre est créée au Concert Lamoureux en 1874 puis jouée sur toutes les scènes d’Europe. La grâce et la mélancolie de cette composition initie d’ailleurs une mode qui perdurera grâce à Georges Bizet et à Carmen ou à l’Espana d’Emmanuel Chabrier.

Au cours de ces années, Édouard Lalo se consacre ainsi à la musique d’orchestre. En 1872, il compose un Divertissement auquel s’ajoute un Allégro symphonique en 1875. Ces deux dernières œuvres sont créées au Concerts Pasdeloup. Viennent ensuite un Concerto pour violoncelle en 1877 et enfin, deux année plus tard, une Rhapsodie norvégienne. En 1881, son Concerto russe sera interprété par Joseph Marsick.



Le compositeur ambitionne désormais d’entrer à l’Opéra de Paris. Dans un premier temps, la direction de l’institution refuse son ouvrage lyrique, Le Roi d’Ys, un opéra au style wagnérien inspiré d’une légende bretonne et qui utilise des thèmes folkloriques. Elle lui passe néanmoins commande d’un ballet inspiré des Mémoires de Casanova. Édouard Lalo s’attelle à la tache. Épuisé, il reçoit à cette occasion l’aide de son ami Charles Gounod. Namouna est créée le 6 mars 1882 mais le ballet tombe à la quinzième représentation. La nouveauté du jeu imposé aux ballerines déconcerte le public, habitué à certaines conventions. Ce soir là cependant, au milieu des critiques et des mouvements de protestation, un élève du Conservatoire, Claude Debussy, applaudit à tout rompre le compositeur. Simple invité, il est bientôt chassé de la salle par le directeur de l’Opéra, Vaucorbeil.

Dès lors, Édouard Lalo rencontre beaucoup de difficultés à faire jouer ses œuvres sur les scènes parisiennes. Au mois de février 1887, une Symphonie en sol mineur est créée aux Concerts Lamoureux. L’année suivante, son Roi d’Ys est accepté par l’Opéra-Comique. Représenté le 7 mai 1888, l’œuvre est ovationné par le public. En quatre saisons, plus de cent représentations vont ainsi s’enchaîner. Enfin, c’est le triomphe pour le compositeur. Il donne encore un Concerto pour piano l’année suivante aux Concerts Colonne avant de s’éteindre à Paris le 23 avril 1892.