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Henri LABROUSTE 

(Paris, 5 mai 1801 - Fontainebleau, 24 juin 1875)


Français.

Architecte
.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1819, admis à l’École royale des Beaux-Arts dans l’atelier d’Antoine Vaudoyer..
1851,
la Bibliothèque Sainte-Geneviève est ouverte au public.
1868, la salle de lecture de la Bibliothèque nationale ouvre au public.
1867, élu à l’Académie française.

 






Henri Labrouste naît le 5 mai 1801 à Paris. Originaire de Bordeaux, sa famille monte dans la capitale sous la Révolution, moment où son père a exercé quelques fonctions sous le Directoire et le Consulat. En 1809, il entre comme élève au Collège Sainte-Barbe. Dix années plus tard, le jeune homme, qui a choisi sa voie, est admis à l’École royale des Beaux-Arts dans l’atelier d’Antoine Vaudoyer. Alors qu’il travaille comme sous-inspecteur sous la direction de Godde sur le chantier de Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, il participe au cours de ces années au concours du Grand Prix. Celui-ci lui est attribué en 1824, année où le thème d’étude est la Cour de Cassation.

Ayant quitté Paris, Labrouste gagne l’Italie et à la villa Médicis au mois de janvier 1825, après deux mois de voyage et de visites des principales cités du Nord de la péninsule. C’est une révélation pour l’artiste français. Celui-ci envoie l’année suivante à l’Académie sept dessins du Temple d’Antonin et de Faustine, puis sept dessins de monuments honorifiques en 1827, enfin cinq dessins comparant le Colisée et le théâtre de Marcellus. Son envoi de quatrième année est consacré aux temples de Paestum, un projet de restauration qui fait scandale. Il lui faut l’appui d’Horace Vernet, nouvellement nommé directeur de l’Ecole Française de Rome, pour demeurer à la Villa Médicis.

Pour l’année 1829, la dernière de son séjour italien, Labrouste présente un projet de Pont destiné à réunir la France et l’Italie. A son retour en 1830, dominent chez lui le désir d’émancipation des carcans de la tradition, le désir de lier définitivement décoration et appareillage. Quelques étudiants de l’École des Beaux-Arts lui demande d’ouvrir un atelier, ce qu’il fait le 1er août suivant. Nommé l’année suivante inspecteur pour la célébration des Victimes de Juillet auxquelles est dédié un cénotaphe temporaire sur la place de la Bastille, Labrouste est bientôt inspecteur du Ministère du Commerce et des Travaux publics, attaché à l’École des Beaux-Arts en rénovation. L’architecte se marie en 1836
.



Ayant réalisé les tombes du Baron de Ridèle et de la famille Brunet pour le cimetière parisien de Montparnasse, Henri Labrouste est nommé Architecte des Monuments Historiques au mois de janvier 1838. Alors qu’il entreprend ses premiers travaux de restauration, l’architecte présente son projet du nouveau bâtiment destiné aux collections de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, alors à l'étroit dans les locaux actuellement occupés par le lycée Henri IV. Celui-ci est approuvé par le Conseil des Bâtiments civils à la fin du mois de janvier 1840. L’année suivante, Henri Labrouste reçoit la Légion d’honneur pour sa participation à la cérémonie de translation des cendres de l’Empereur de retour en France. Il lui faudra attendre encore deux années supplémentaires l’approbation définitive des chambres pour voir le commencement des travaux de la nouvelle Bibliothèque Sainte-Geneviève, au mois d’août 1843, sur le terrain occupé autrefois par le collège de Montaigu.

Après le travail des fondations, la maçonnerie du rez-de-chaussée commence à l’automne 1844. En mai 1846, débute celle du premier étage. L’année suivante, la structure métallique de la salle de lecture de la Bibliothèque Sainte-Geneviève est réalisée entre le mois d’août et le mois de décembre. Celle-ci, suivant les plans de l’architecte, est un immense vaisseau divisé en deux travées par des colonnes de fonte. Vient ensuite le moment du ravalement et du travail de sculpture en 1848, année où l’édifice est également doté de sa couverture en zinc. L’année 1849 est consacrée à l’ornementation intérieure, avant que ne commence l’équipement en éclairage, en chauffage et en ventilation. Enfin, le 4 février 1851, la nouvelle Bibliothèque Sainte-Geneviève est ouverte au public.

Devenu un des architecte en vue, Henri Labrouste est nommé en 1848 membre de la commission chargée pour le ministère des Cultes du budget des édifices religieux, de celle également qui doit décider de la forme à donner au Tombeau de l’Empereur aux Invalides. Au printemps, il est nommé au Conseil spécial de perfectionnement des Manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais et de Sèvres ainsi qu’au Jury des Expositions du Louvre. Entre temps, après avoir été désigné architecte des Funérailles des Victimes de Juin puis membre de la Commission des Monuments Historiques, Labrouste conçoit le jeton de la Société Centrale des Architectes. L’année suivante d’ailleurs, il est élu vice-président de cette prestigieuse institution.



Vient à cette époque le temps des honneurs et de la reconnaissance. Le 23 février 1852, Henri Labrouste est promu au rang d’officier de la Légion d’honneur. Le projet d’agrandissement de la Bibliothèque nationale lui est ensuite confié, celui de la construction du Séminaire de Rennes. En 1856, lors d’un banquet réunissant ses élèves, il annonce sa décision de fermer son atelier parisien et donc de cesser l’enseignement. L’architecte supervise la construction de la nouvelle salle de lecture de la Bibliothèque nationale, qui commence en 1859. Celle-ci ouvre au public le 2 juin 1868. Verrières et poutrelles métalliques sont les nouveaux matériaux qui rendent possibles cette prouesse technique.

Après maintes tentatives avortées, Henri Labrouste est enfin élu en 1867 à l’Académie française. La même année, durant le mois de mai, l’architecte français est également désigné membre de l’Académie royale des Architectes anglais (R.I.B.A.). L’année 1873 voit son élection à la tête de la Société centrale des architectes, ainsi qu’à l’American Institute of Architecture (A.I.A.). Le 24 juin 1875, Henri Labrouste décède à Fontainebleau. Cette esthétique, qui donne au métal ses lettres de noblesse en en faisant un élément de l’ornementation intérieure, en fait un des précurseurs de l’école fonctionnaliste.