La lettre d'infos


A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.

S'abonner à la lettre d'infos
 

 L'actualité
sur 19e.org

 
 

 A voir sur le Web

     Vous êtes ici :   Accueil   Biographies   L    >     Eugène LABICHE                          Contact

 

Eugène LABICHE 

(Paris, 6 mai 1815 - Paris, 23 janvier 1888)


Français.

Ecrivain
.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1852, Un Chapeau de paille d’Italie.
1860, Le Voyage de monsieur Perrichon.
1880, reçu à l’Académie-Française.

 






Eugène Martin Labiche naît à Paris le 6 mai 1815 dans une famille aisée de la bourgeoisie. Son père est un entrepreneur qui possède une fabrique de "sirop et de glucose de fécule". A partir de 1825, Eugène effectue ses études secondaires au collège Bourbon (actuel Lycée Condorcet). Il obtient le Baccalauréat quelques années plus tard et se décide alors à entamer des études de droit. En 1833 cependant, Labiche interrompt celles-ci pendant son année de licence, désirant à présent se consacrer à sa passion, la littérature.

En compagnie de quelques amis, il effectue un long voyage l’année suivante, parcourant à pied l’Italie et la Suisse. Ses souvenirs et impressions, qui se présentent sous la forme de petites scènes fantaisistes, sont bientôt publiés dans les journaux parisiens puis réunis en 1839 sous le titre de La Clef des champs. Dans ce roman, le seul rédigé par l’écrivain, est fait le récit de l’accession à l’âge adulte du héros, Émile Bèche. Il s’essaie également à la critique dramatique, livrant ses articles à la Revue du Théâtre.

Avec la collaboration de nombreux auteurs déjà introduits dans les théâtres parisiens, Eugène Labiche se consacre bientôt au vaudeville, en vogue à l’époque. Il enchaîne alors les pièces qui sont jouées sur les grandes scènes parisiennes. Après La Cuvette d’eau en 1837 vient l’année suivante Monsieur de Coyllin ou l’homme infiniment poli, premier grand succès de l’auteur. Il rédige également L’article 960 ou la Donation en 1840 puis Le Major Cravachon en 1844. Ces différentes œuvres, qui racontent inlassablement la vie conjugale et ses affres, mettant en scène de nombreux beaux-pères irascibles, lui permettent de se faire un nom auprès du public parisien.



En 1842, Eugène Labiche épouse une jeune héritière de dix-huit ans. Écrivant sans relâche, des pièces en un acte dont le comique est fondé sur des rebondissements successifs et des situations cocasses, il tente au cours de ces années d’entrer en politique. Le candidat malheureux à la députation de la Monarchie de Juillet réagit de manière hostile aux journées révolutionnaires de février 1848 et à l’avènement de la Seconde République. Deux pièces, dont l’intrigue repose sur les événements récents, Le Club champenois puis La Rue de l’Homme-armé n° 8 bis, sont ainsi écrites sur un ton polémique, inhabituel chez l’écrivain.

Alors que l’Empire est rétablie en 1852, Labiche apporte un tour nouveau à l’art du vaudeville avec sa nouvelle œuvre, Un Chapeau de paille d’Italie. La recherche de cet objet égaré est le fil conducteur de la pièce, parsemée d’événements imprévus. Le jour de son mariage, Fadinard, le héros, cherche ainsi un chapeau qui compromet une femme de sa connaissance. Les invités de la noce le suivent alors dans Paris, ignorant tout des mobiles véritables de sa démarche et accumulant les gaffes. Viennent ensuite L’Affaire de la de la rue Loucine en 1857, une comédie cauchemar ; Le Baron de Fourchevif en 1859, fondée sur la caricature d’un bourgeois ; Le Voyage de monsieur Perrichon en 1860. Avec cette dernière pièce, créée le 10 septembre au Théâtre du Palais-Royal, Eugène Labiche se fait le critique de la bourgeoisie enrichie du Second Empire, en mettant en scène un commerçant parvenu, inculte et vaniteux. Après La Poudre aux yeux en 1861, La Cagnotte en 1864 connaît un grand succès. La même année, Le Point de mire est représenté à Compiègne devant l’Empereur Napoléon III.

Maintenant enrichi grâce à cette activité lucrative, devenu un auteur respectable, Eugène Labiche fait l’acquisition en 1853 d’une propriété de neuf cent hectares en Sologne, dans le village de Souvigny (Loir-et-Cher), une commune dont il deviendra maire. C’est dans son domaine qu’il se retire en 1869, peu après le déclenchement de la guerre franco-prusienne. Labiche se consacrera d’ailleurs de plus en plus à la mise en valeur de ses terres.



Après Le plus heureux des trois en 1870, Doit-on le dire en 1872 et Vingt-neuf degrés à l’ombre en 1873, Eugène Labiche fait jouer sa dernière pièce en 1877, La Clé. Il cesse dès lors d’écrire pour la scène et se consacre à la publication de son Théâtre complet (1878 – 1879). Réuni à l’initiative d’Émile Augier, celui-ci ne comporte que cinquante-sept pièces sur les cent soixante-treize effectivement écrites par l’auteur.

Le 28 février 1880, Eugène Labiche est reçu à l’Académie-Française. Il se partage ensuite entre la Sologne et Paris où ses chefs-d’œuvre sont repris triomphalement. Il décède à Paris le 23 janvier 1888.