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Alexandre Vincent JANDEL 

(Gebervilliers, 18 juillet 1810 - Rome, 11 décembre 1872)


Français.

Religieux.



par Jean-Marc Goglin


 

     Quelques dates :

1834, ordonné prêtre.
1850, nommé vicaire général de l’Ordre dominicain.
1855, puis Maitre.
1870, dans une lettre adressé au pape Pie IX, rappelle le rôle apostolique de l’Ordre.


 






Alexandre Vincent Jandel naît à Gebervilliers, en Lorraine, le 18 juillet 1810. Il se fait très tôt remarquer par la vivacité de son intelligence et sa résolution, qualités héritées de sa mère, qui s’est illustrée durant la Révolution française en secourant des prêtres réfractaires inquiétés par les autorités. L’enfant effectue ses études à Nancy.

Se destinant à consacrer sa vie à la religion, il entre ensuite au séminaire de Nancy. Alexandre Vincent Jandel est ordonné prêtre le 20 septembre 1834. Au sein de l’institution, il se consacre alors à l’initiation des séminaristes à la lecture de la Bible. Jandel est bientôt nommé recteur du séminaire de Pont-à-Mousson. Rapidement, il y est considéré comme un modèle de sainteté et d’étude.



Au cours de ces années, Alexandre Vincent Jandel fait la rencontre décisive d’Henri Lacordaire dont la personnalité le marque profondément. Il songe ainsi à entrer à ses côtés dans l’Ordre des Frères Prêcheurs. En 1839, Jandel part à Rome consulter le pape Grégoire XVI au sujet de ses projets. Deux années plus tard, le 15 mai 1841, il reçoit enfin l’habit dominicain.

Avec son ami, Jandel s’emploie alors à restaurer l’Ordre en France. Les deux hommes sont complémentaires. Si Lacordaire est un remarquable prédicateur, la chaire de Notre-Dame de Paris pour le carême de 1835 lui est bientôt confiée, Jandel est un non moins remarquable meneur d’hommes. Aussi est-il rapidement appelé à occuper de hautes fonctions dans la hiérarchie ecclésiastique. Le 1er octobre 1850, le nouveau pape Pie IX le nomme nommé vicaire général de l’Ordre dominicain. En 1855, la charge de maître général lui est ensuite confiée. D’ailleurs, il est réélu pour un second mandat de douze ans en 1862, au moment où le souverain pontife souhaite l’élever au cardinalat.



Chez les Frères Prêcheurs, Jandel s’emploie principalement à restaurer la vie spirituelle de l’Ordre. Deux mois après sa nomination, le vicaire général dresse son programme. Il demande ainsi à chaque province de fonder un couvent où seront observées les constitutions avec la récitation régulière de l’office divin, les jeûnes et les abstinences, le port de l’habit de laine, le chapitre hebdomadaire et la totalité des exigences de la vie commune. Connaisseur du passé de l’Ordre créé par Saint- Dominique, Jandel est persuadé que l’usage laxiste de la dispense de l’office divin est à l’origine de sa décadence.

Celui qui se pose en réformateur se révèle également un grand administrateur. Pour mener à bien son œuvre, il multiplie les lettres aux provinces et effectue bientôt deux grands voyages afin de les visiter. Jandel se rend à cette occasion en Irlande et en Angleterre, envoyant également des représentants au delà de l’Océan, aux États-Unis, en Argentine et au Chili. Ceci l’amène à redéfinir l’organisation de l’Ordre. Le vicaire général décide ainsi de la réunion de certaines provinces, comme celles d’Autriche, de Hongrie et de Bohème en 1856. Il en restaure également d’autres, telle la province de Belgique en 1860, tenant compte des mouvements nationaux qui président au remodelage de l’Europe depuis le commencement du siècle. Jandel restaure les droits des provinciaux, espérant ainsi redynamiser les énergies.



Jandel renoue avec l’idéal de prédication voulu par le fondateur Dominique de Guzman. Ainsi, en 1868, le chapitre général approuve la création d’une nouvelle branche de l’Ordre : la Congrégation de Saint-Dominique pour l’éducation de la jeunesse, fondée en 1852, par Lacordaire. Après la reconnaissance par la papauté en 1854 du dogme de l’Immaculée Conception de Marie, Jandel favorise la promotion de la dévotion au rosaire. Il tente également de promouvoir l’enseignement de la pensée de Thomas d’Aquin, un des grands théologiens dominicains du Moyen Age, afin de doter les prédicateurs dominicains de solides connaissances philosophiques et théologiques.

Jandel encourage également les missions. En 1870, dans une lettre adressé au pape, il rappelle à cette occasion le rôle apostolique de l’Ordre. A cette époque, les dominicains s’installent d’ailleurs en Australie et à Trinidad, aux Antilles et en Afrique du Sud. Et la politique de Jandel porte rapidement ses fruits. Des maisons d’études, des noviciats et des couvents d’observance régulière sont fondés en de nombreux lieux. Malgré ces succès, en France, Lacordaire, gouverneur de l’Ordre, s’oppose bientôt à Jandel, considérant les mesures prises par le maître général comme trop strictes. Aussi les Constitutions sont peu à peu modifiées afin de s’accommoder à la vie moderne.



Alexandre Vincent Jandel décède à Rome le 11 décembre 1872. Il venait de consacrer l’Ordre des Dominicains au Sacré-Cœur. Grâce à son œuvre, celui-ci a surmonté la plus grave crise de son histoire.