La lettre d'infos


A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.

S'abonner à la lettre d'infos
 

 L'actualité
sur 19e.org

 
 

 A voir sur le Web

     Vous êtes ici :   Accueil   Biographies   F    >   GABRIEL FAURÉ                                       Contact

 

GABRIEL FAURÉ 

(Pamiers, 12 mai 1845 - Paris, 4 novembre 1924)


Français.

Compositeur.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1854, reçu au concours d’entrée de l’École Niedermeyer, à Paris.
1870, reçoit son baptême du feu à Champigny.
1871, participe à la fondation de la Société nationale de musique.
1877, Sonate n°1 pour piano et violon.
1878, Quatuor n°1 pour piano.
1882, Impromptu n°1.
1888, compose son œuvre maîtresse, le célèbre Requiem.
1894, titulaire du grand orgue de la Madeleine.
1900, Prométhée.
1905, nommé à la direction du Conservatoire.


 






Gabriel Fauré naît le 12 mai 1845 à Pamiers dans le département de l’Ariège. Il est le sixième enfant d’un instituteur, devenu sous-inspecteur de l’Instruction primaire. Celui-ci initie son fils au piano, à l’école normale d’instituteur qu’il dirige à Montgauzy, près de Foix, à partir de 1849. Toussaint-Honoré Fauré accepte bientôt l’entrée de son fils à l’École Niedermeyer, à Paris. En 1854, Gabriel a en effet été reçu au concours d’entrée de l’établissement, qui dispense un double enseignement religieux et musical. Il a alors notamment pour professeur Camille Saint-Saëns.

Gabriel Fauré quitte l’institution en 1865. Dans les dernières années de sa formation, il s’est essayé à la composition. A l’âge de dix-huit ans en effet, le jeune musicien a rédigé le Cantique de Jean Racine, pour chœur à quatre voix et orgue. Il obtient en 1866 un premier poste d’organiste à l’église Saint-Sauveur de Rennes. Se morfondant en Province, Fauré étonne par sa désinvolture et sa liberté d’esprit. Se déclarant agnostique, il n’hésite pas à arranger selon ses propres goûts certains accompagnements de cantique qu’il trouve trop terne. Et un beau jour, lorsque le musicien virtuose, sorti au petit matin d’un bal se présente à son buffet d’orgue en habit de soirée, le curé de Saint-Sauveur exige sa démission. Gabriel Fauré lui accorde sans remords et est bientôt de retour dans la capitale parisienne.

C’est à présent à Notre-Dame de Clignancourt qu’il fait apprécier son art à partir de 1870. Après le déclenchement de la guerre franco-prussienne, Gabriel Fauré s’engage dans un régiment de voltigeurs. Il reçoit son baptême du feu à Champigny. Après l’armistice, le musicien choisit de s’éloigner de Paris et des déchirements liés à la guerre civile. Il passe alors quatre mois en Suisse, à Lausanne, et enseigne à l’École Niedermeyer. De retour dans la capitale pendant l’été 1871 et après la répression de la Commune, Fauré est nommé organiste à Saint-Honoré d’Eylau puis second organiste à Saint-Sulpice, où s’illustre Charles Marie Widor. C’est seulement en 1874 qu’il obtient la reconnaissance de ses pairs, année où on lui confie le poste de suppléant à la Madeleine. Il lui faut attendre le mois d'avril 1877 pour devenir enfin maître de chapelle.



Au mois de novembre 1871 Gabriel Fauré participe à la fondation de la Société nationale de musique en compagnie de Jules Massenet. Placée sous le patronage de César Franck, l’association trouve en Fauré un secrétaire en 1874. Cependant, peu assidu aux réunions des musiciens, il est bientôt démis de ses fonctions. Au cours de ces années, Gabriel Fauré compose quelques mélodies, rapidement en vogue : la Tarentelle, opus 10 ou le Chant d’automne, opus 5. Invité chez ses amis les Clerc, de riches industriels normands, dans leurs propriétés de Sainte-Adresse et de Villerville, à partir de 1874, il y rédige deux de ses œuvres majeures. Le Quatuor n°1 pour piano qui ne sera achevé qu’en 1878 et surtout la Sonate n°1 pour piano et violon. Cette dernière œuvre, créée en 1877 à la Société nationale de musique, lui fait accéder au rang de grand maître auprès du public parisien.

C’est en 1872 que Gabriel Fauré entre dans le salon de la cantatrice Pauline Viardot. Il fait alors la connaissance d’Ernest Renan et de Gustave Flaubert. Éconduit par la jeune fille de la maison, Marianne, au mois d’octobre 1877, il se rend alors à Weimar en compagnie de Camille Saint-Saëns. L’année suivante, Gabriel Fauré est à Munich avec André Messager. Il en revient avec une série de variations pour piano à quatre mains, le Quadrille sur les motifs favoris de l’Anneau de Nibelung. Il achève ensuite sa Ballade pour piano, opus 19 avant de connaître de nouveau le succès à la Société nationale, au mois de décembre 1882, lors de la première de l’Impromptu n°1.

Meurtri dans ses sentiments, Gabriel Fauré épouse au mois de mars 1883, Marie Fremiet, l’une des filles du sculpteur Emmanuel Fremiet, qui accueille le compositeur à son domicile à partir de 1880. Le couple aura deux fils : Emmanuel qui naît la même année et Philippe en 1889. Pour assurer les besoins de sa jeune famille, l’artiste doit cependant trouver d’autres sources de revenus que celui de maître de chapelle à la Madeleine. Il donne alors des leçons particulières et s’emploie à éditer ses œuvres. L’Élégie pour violoncelle et piano, créée le 15 décembre 1883, de nouveau à la Société nationale lui assure ainsi de confortables revenus. Ce succès du compositeur reste tout de même confiné à la petite société des mélomanes, Fauré n’étant pas un homme de théâtre. Ses essais infructueux de symphonies ne lui permettront pas de donner à l’ensemble de son œuvre un grand retentissement.



Touché par le malheur avec les décès successifs de son père en 1885 puis de sa mère en 1887, Gabriel Fauré compose son œuvre maîtresse, le célèbre Requiem. Il s’essaie ensuite à la musique de scène en rédigeant en 1888 la musique accompagnant la reprise a l’Odéon du Caligula d’Alexandre Dumas. L’année suivante, le compositeur travaille au Shylock de Shakespeare, dont ressort le Nocturne. Entre 1892 et 1894, inspiré par l’œuvre homonyme de Paul Verlaine, Fauré rédige neuf mélodies réunies sous le titre de La Bonne Chanson. En 1894, il commence également Thème et Variations, qui sera un aboutissement à sa production pianistique. Avec ses Nocturnes, ses Barcarolles, ses Impromptus, celle-ci s’est développée au cours des quinze dernières années.

Au mois de juin, la charge de titulaire du grand orgue de la Madeleine échoit enfin à Gabriel Fauré. Celle-ci amène d’ailleurs la démission au Conservatoire de Jules Massenet, vexé par cet honneur fait à son confrère qu’il pensait devoir lui revenir. Au mois d’octobre suivant, Fauré est d’ailleurs nommé à sa place dans les fonctions de professeur d’harmonie, de contrepoint et de composition. Répondant ensuite à la commande d’un industriel de Béziers, qui souhaitait voir rejouer dans les arènes de la ville un opéra à l’antique, Fauré donne Prométhée au cours de l’été 1900. C’est un nouveau succès, unanimement salué.

Le compositeur se voit alors confié en 1903 la critique musicale du journal Le Figaro. Deux ans plus tard, Fauré est nommé à la direction du Conservatoire, peu après le scandale lié au nouvel échec de Maurice Ravel au Concours de Rome. Le compositeur se livre alors à un important remaniement parmi le corps professoral désavoué. Cette charge ralentit sa production musicale. Au mois de mars 1913 est enfin joué Pénélope, un poème lyrique en trois actes, à Monte-Carlo. Atteint maintenant de surdité, Fauré n’en poursuit pas moins son enseignement et son travail de composition. En 1919, il achève ainsi la Fantaisie pour piano et orchestre avant que ne soit créé Mirages en 1921, un recueil de quatre mélodies dédié à la cantatrice Madeleine Grey.



Gabriel Fauré décède le 4 novembre 1924 à Paris.