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Jean-Martin CHARCOT 

(Paris, 29 novembre 1825 - lac des Settons, 16 août 1893)


Français.

Médecin.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1853,
soutient sa thèse sur la polyarthrite chronique évolutive.
         nommé chef de clinique à la Faculté de médecine de Paris.

1862,
nommé Médecin-chef à l’hôpital de la Salpetrière.
1869, décrit la " sclérose latérale amyotrophique ", appelée également " Maladie de Charcot ".
1872, nommé à la Chaire d’anatomo-pathologie de la Faculté de médecine.
1873, élu membre de l’Académie de Médecine.
1874, Leçons cliniques sur les maladies des vieillards et les maladies chroniques.
1882, création d'une chaire de Clinique des maladies du système nerveux à la faculté de Médecine de Paris.
1883, entre à l’Académie des Sciences.
1887, Les Démoniaques dans l’art.
1893,
obsèques nationales.


 






Jean-Martin Charcot naît le 29 novembre 1825 à Paris. Son père est un artisan carrossier et ses revenus suffisent à assurer à son fils une éducation. Ce dernier effectue ainsi des études secondaires au lycée Bonaparte, avant de se décider à l’âge de dix-neuf ans à devenir médecin. Reçu à l’internat des Hôpitaux de Paris en 1848, Charcot entre ensuite dans le service de Pierre Rayer. Ce dernier étudie à l’époque les maladies des reins. Cinq années plus tard, le jeune médecin soutient sa thèse sur la polyarthrite chronique évolutive, un rhumatisme déformant. En 1853, Jean-Martin Charcot est ensuite nommé chef de clinique à la Faculté de médecine. Après avoir échoué une première fois au concours, il es également lauréat de l’agrégation en 1860.

Devenu médecin des Hôpitaux de Paris, Jean-Martin Charcot, qui est promis à un bel avenir dans la profession, se marie en 1862 à une riche veuve. Le couple aura deux enfants, prénommés Jeanne et Jean-Baptiste – le futur navigateur. La même année, il est ainsi nommé Médecin-chef à l’hôpital de la Salpetrière, dans le quartier " Vieilles-femmes ". Ce vaste hospice dans lequel le praticien officie lui fournit de nombreux sujets d’observation. Aussi, jusqu’en 1870, son enseignement est consacré aux maladies des personnes âgées. Charcot s’intéresse ainsi plus particulièrement aux pathologies du système nerveux. En 1861-1862, il effectue une description de la maladie de Parkinson, une " paralysie agitante ", de la goutte en 1863, sur la paraplégie douloureuse des cancéreux en 1865, de l’escarre fessière en 1868… En 1874, sont publiées ses Leçons cliniques sur les maladies des vieillards et les maladies chroniques.

Au cours de ces années, Jean-Martin Charcot se fait également connaître grâce à plusieurs observation décisives. Au mois de février 1866, il étudie avec son collègue Pierre Marie l’amyotrophie dite de " Charcot-Marie ", une atrophie musculaire progressive et souvent familiale. En 1869, cette fois-ci avec l’un de ses élève, Alix Joffroy, Charcot met en évidence une forme particulière de sclérose, qu’il nomme " sclérose latérale amyotrophique ", appelée également de nos jours " Maladie de Charcot ". Ces différentes découvertes lui permettent d‘accéder aux honneurs de la profession. En 1872 Jean-Martin Charcot est nommé à la Chaire d’anatomo-pathologie de la Faculté de médecine. Il est élu l’année suivante membre de l’Académie de Médecine, avant d’entrer en 1883 à l’Académie des Sciences. Charcot est à présent reconnu comme étant un des plus grands médecins de son temps. En 1882, la faculté de Médecine de Paris crée une chaire de Clinique des maladies du système nerveux qui lui est destinée, la première du genre dans le monde.



De 1885 à 1887, sont publiées ses Leçons sur les maladies du système nerveux, qui compteront trois volumes. Celles-ci, qui ont lieu chaque mardi à la Salpetrière, sont un événement scientifique, mais aussi mondain. Jean-Martin Charcot étudie en effet l’hystérie et l’hypnotisme depuis 1878, des phénomènes alors à la mode. Il reçoit à cette occasion ses étudiants comme le Tout-Paris. Ses travaux d’observation s’enrichissent grâce à un atelier de moulage et de photographie de centaines de statuettes médicales et de clichés. Le praticien français devient ainsi un spécialiste de neurologie à la renommée internationale, ses consultations attirant également une nombreuse clientèle étrangère. Avec la collaboration du peintre et dessinateur Paul Richer, Charcot publie deux ouvrages à propos des maladies neurologiques : Les Démoniaques dans l’art en 1887, puis Les Difformes et les malades dans l’art deux années plus tard.

Le praticien est devenu un personnage public. A cette époque, inquiété par le scandale de Panama, le banquier parisien Cornélius Herz s’est réfugié en Angleterre. Arrêté par les autorités britanniques, le gouvernement français demande son extradition. L’inculpé cependant se prétendant malade, deux experts, dont Charcot, sont chargés de l’examiner. Ils concluent à l’état grave de Herz et l’estiment intransportable. Cette décision vaut au médecin une violente campagne de presse. Le 16 août 1893, Jean-Martin Charcot décède d’un œdème aigu du poumon au cours d’un voyage près du lac des Settons, dans la Nièvre. La Troisième République lui rend hommage quelques jours plus tard en organisant des obsèques nationales.

Si certaines de ses théories ont depuis été réfuté – l’un de ses élèves, Sigmund Freud critiquant l’idée d’une origine héréditaire de l’hystérie -, Jean-Martin Charcot peut néanmoins être considéré comme le précurseur de la psychopathologie. Sous son influence, les maladies mentales vont désormais être étudié de manière plus systématique et rationnelle.