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Louis de BONALD 

(Millau, 2 octobre 1754 - Millau, 23 novembre 1840)



Français.

Homme politique et philosophe.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1791, émigre.
1796,
Théorie du Pouvoir politique et religieux dans la Société civile.
1800,
Essai analytique sur les Lois naturelles de l’Ordre social.
1815, élu député de son département, l’Aveyron.
1816, entre à l’Académie Française.
         rapporteur de la loi abolissant le divorce.
1818, fait partie des rédacteurs du journal Le Conservateur.
1823, nommé pair de France.

 
 






Louis de Bonald est né le 2 octobre 1754 au château familial de Monna, près de Millau dans le Rouergue. Issu d’une famille de juristes, il fait ses études au collège des Oratoriens de Juilly puis sert quelques temps aux Mousquetaires du Roi. Il se retire bientôt du service en 1776 après avoir épousé une jeune fille d’une bonne maison rouergate, Elizabeth Guiral. En 1785, Louis de Bonald est nommé maire de Millau ; quelques années plus tard en 1790, il conserve cette fonction après avoir été élu. Il préside également l’assemblée du département de l’Aveyron, récemment créée. Cependant, Louis de Bonald démissionne de ses fonctions, protestant ainsi contre le serment constitutionnel des prêtres qu’il a refusé lui-même d’appliquer dans son village. Il émigre en octobre 1791 et rejoint l’armée de Condé puis se retire outre-Rhin, à Heidelberg.

Les événements révolutionnaires alimentent ses pensées qui se cristallisent en une vision réactionnaire de la société. Il publie ainsi en 1796 à Constance son œuvre maîtresse, la Théorie du Pouvoir politique et religieux dans la Société civile, démontrée par le raisonnement et par l’histoire. Bonald s’y emploie à ruiner les fondements de la Révolution. Il s’oppose ainsi à la théorie du contrat social de Rousseau mais aussi à l’individualisme issu selon lui des Lumières et du XVIIIème siècle. Bonald pense en effet que la société l’impose à l’individu ; celui-ci subissant ses lois. L’autorité n’émane donc pas de la volonté populaire, de la nation. Il affirme que la monarchie est la base de l’organisation de la société, celle-ci étant un ensemble de communautés à la hiérarchie desquelles préside le pouvoir royal. Le roi est investit de l’autorité par la présence divine tandis que les trois ordres empêchent la tyrannie de s’installer. Enfin les corporations encadrent et organisent le travail du peuple. Cet ordre a été détruit par la Révolution qui a libéré la volonté corrompue des Hommes. Elle conduit depuis lors le monde à sa dissolution.



L’émigré rentre bientôt en France sous le Directoire. Il enrichit sa théorie et fait publier en 1800 un Essai analytique sur les Lois naturelles de l’Ordre social. Sous le Consulat, il exprime ses conceptions monarchistes dans un hebdomadaire, le Mercure de France, aux cotés des poètes Jean-François de La Harpe et Louis de Fontanes. Il rédige un nouvel ouvrage, De la Législation primitive considérée dans les derniers Temps par les Lumières de la Raison, en 1802. Louis de Bonald, nostalgique de l’Ancien Régime, entre par la suite en 1810 au conseil de l’Université, un corps créé en 1806 qui doit régir l’enseignement en France, grâce à la recommandation de Fontanes. Celui-ci, désigné par Napoléon Ier comme Grand Maître, sollicite ainsi avec Bonald d’autres catholiques ultramontains, trahissant par là-même les intentions de l’Empereur ... 

Celui-ci quitte bientôt de façon définitive le pouvoir. En 1816, Louis de Bonald entre à l’Académie Française grâce à une ordonnance royale. Il publie en 1818 ses Recherches philosophiques sur les premiers Objets des Connaissances morales puis en 1827 une Démonstration du Principe constitutif des Sociétés.



La vie politique s’organise sous la Restauration. Grâce à ses écrits, Louis de Bonald devient un des théoriciens et inspirateurs du parti ultra. Il en est également l’une des figures les plus influentes. En 1815, il est élu député de son département, l’Aveyron ; il sera d’ailleurs réélu après la dissolution de cette "Chambre Introuvable" l’année suivante. Au Palais Bourbon, il se fait l’avocat de conceptions antilibérales. En 1816, Louis de Bonald est le rapporteur de la loi abolissant le divorce. Il s’était élevé en 1801 contre ce legs républicain avec la publication d’un opuscule, Du divorce. Hostile au centralisme administratif qui lui rappelle le jacobinisme républicain, il plaide lors des débats budgétaires la cause des communes et des départements. La dégradation de la condition des ouvriers le préoccupe également. 

Son activité et ses pensées d’homme politique trouvent toujours un développement dans la presse. En 1818 et autour de François-René de Chateaubriand, il fait partie avec le marquis de Villèle et Félicité de Lamennais des rédacteurs du journal semi-périodique Le Conservateur qui paraît jusqu’en 1820. Louis de Bonald et quelques-uns de ses rédacteurs lui donnent un successeur jusqu’en 1821 avec Le Défenseur. L’année suivante et à la suite du vote de la nouvelle législation sur la presse, il devient le président du comité de censure. Le député de l’Aveyron et néanmoins vicomte depuis 1821, candidat malheureux à la présidence de la Chambre en 1823, est bientôt nommé pair de France. Avec 26 autres membres du parti ultra, il fait son entrée au palais du Luxembourg grâce à l’ordonnance du 23 décembre 1823 destinée à soutenir le ministère Villèle. Il renonce cependant à cette dignité après les Trois Glorieuses et la chute de Charles X en 1830.



Louis de Bonald refuse de prêter serment au nouveau souverain, Louis-Philippe d’Orléans. Il vit désormais dans la retraite, celle de son château dans l’Aveyron. Il décède le 23 novembre 1840.