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Hector BERLIOZ 

(Côte Saint-André, 9 décembre 1803 - Paris, 18 août 1850)


Français.

Compositeur.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1830, Symphonie fantastique
.
1835, devient critique dans Le Journal des Débats.
         Harold en Italie
.
1837, Grand Requiem.
1838, Benvenuto Cellini.
1839, Roméo et Juliette.
1844, Traité de l’instrumentation et d’orchestration modernes.
1846, La Damnation de Faust.
1856, élu à l’Académie des Beaux-arts.


 






Hector Berlioz naît le 9 décembre 1803 à la Côte Saint-André dans le Dauphiné. Fils de médecin, il accepte d’entamer des études de médecine selon les vœux de l’autorité paternelle, après avoir obtenu son baccalauréat, le 22 mars 1821. Le jeune homme quitte alors le département de l’Isère et s’installe à Paris, au mois de novembre de la même année. Il s’inscrit sans grand enthousiasme à la Faculté. Berlioz se laisse bientôt gagner par l’étourdissement de la vie parisienne. Il fréquente avec assiduité les théâtres, l’Opéra et se mêle à la bohème littéraire et romantique. Malgré les rappels à l’ordre venus de province, Hector Berlioz décide bientôt de se consacrer à sa passion, la musique.

En 1826, il s’inscrit au Conservatoire. Sous la direction de son professeur de fugue et de contrepoint, le Tchèque Anton Reicha, Hector Berlioz effectue de rapides progrès dans son apprentissage. L’année suivante, il est admis au concours de Rome mais sa cantate, La Mort d'Orphée, est déclarée injouable par le jury. Ces années de formation voient se fixer ses goût artistique. Ainsi, en 1828, Hector Berlioz est profondément marqué par l’exécution de l’intégralité de l'œuvre symphonique de Beethoven au Conservatoire de Paris. L’année précédente, une représentation de l’Hamlet de Shakespeare au théâtre de L’Odéon l’émeut également. L’univers du compositeur sera désormais romantique et tourmenté.

Le 5 décembre 1830, a lieu la première représentation, organisée à ses frais par l’artiste, de la Symphonie fantastique à Paris. Cette œuvre novatrice provoque un véritable tollé dans le public. Franz Liszt, lui, est admiratif. Quelques temps plus tard, Berlioz, récent lauréat du prix de Rome  - après trois échecs successifs - grâce à la composition de la cantate Sardanapale, part pour l’Italie. A la Villa Médicis, il fait bientôt la connaissance du directeur de l’institution, Horace Vernet. Celui-ci se montrera compréhensif lorsque le jeune homme, contrairement aux usages du lieu, décidera de s’en retourner vers Paris pour y rejoindre une jeune fille, Marie-Félicité Moke, récemment mariée. Le peintre accepte le retour d'Hector Berlioz au sein de l’École française de Rome. Au mois de décembre 1832, le musicien quitte cependant celle-ci prématurément après quatorze mois passés en Italie.



Le 3 octobre 1833, Hector Berlioz épouse l’actrice Harriet Smithson, qu’il avait admiré quelques années auparavant à l’Odéon dans le rôle d’Ophélie. La cérémonie, qui se tient à l’ambassade britannique, est financée grâce aux prêts effectués par le musicien auprès de ses amis. En effet, le couple connaît des difficultés financières qu’alourdit en 1834 la naissance d’un fils, prénommé Louis. Berlioz est bientôt contraint de quitter le quartier de Montmartre afin de s’installer rue de Londres. Pour subvenir à ses besoins, le compositeur devient critique dans Le Journal des Débats, à partir de 1835. Pendant les trente années à venir, cette activité constituera sa principale source de revenus.

La même année a lieu la représentation d’Harold en Italie, inspirée par le récent séjour romain de Berlioz et surtout par l’œuvre du poète anglais Byron. Cette symphonie, avec alto principal, connaît le succès. Celui-ci s’accompagne d’ailleurs bientôt d’une commande officielle : Berlioz fait jouer le 5 décembre 1837 son Grand Requiem dans la chapelle des Invalides à l’occasion des obsèques du général Damrémont. Le compositeur aspire désormais à la reconnaissance. Il lui faut cependant parfaire son art et se révéler capable de grandes mises en scène dans des spectacles plus complexes. C’est chose faite le 10 septembre 1838. Son opéra Benvenuto Cellini est créé, après quatre années de travail, à l’Opéra. C’est un fiasco total et une grande déception pour le compositeur.

Celui-ci est alors engagé à la bibliothèque du Conservatoire. A la même époque, la rencontre de Niccolo Paganini lui permet d’être libéré de ses soucis financiers. Le 18 décembre 1838, ému par une de ses représentations de la Symphonie fantastique, le musicien italien lui fait en effet parvenir la somme énorme de 20.000 francs accompagnée d’une lettre d’éloge. Hector Berlioz peut alors se consacrer plus librement à son art. Il s’intéresse au drame de Roméo et Juliette mais, échaudé par son récent échec à l’Opéra et hostile aux conventions du théâtre musical, Berlioz le transcrit sous la forme d’une cantate, une composition originale pour voix et orchestre. La première représentation a lieu le 24 novembre 1839, l’œuvre est appréciée par Richard Wagner et les avant-gardistes, mais délaissée par le grand public parisien. L’artiste reçoit néanmoins la Légion d’honneur la même année.



A cette époque, la mésentente s’installe dans son couple. Le compositeur se détache de sa femme, dont les succès au théâtre s’espacent, pour se lier à une cantatrice espagnole, Maria Recio. Berlioz se mariera d’ailleurs avec cette dernière en 1854, peu de temps après le décès d’Harriet Smithson. 

De 1843 à 1847, le musicien s’occupe en représentation lors de tournées en Allemagne, en Autriche et en Russie. Il y reçoit un accueil plus favorable que celui rencontré dans les salles parisiennes. Hector Berlioz compose alors une série de pièces lyriques pour voix et piano, les Nuits d’été notamment. En 1844, il fait publier son Traité de l’instrumentation et d’orchestration modernes. Au mois de décembre 1846, a lieu la première de La Damnation de Faust à l’Opéra-comique. Nouveau échec. Deux années plus tard, le décès de son père et l’héritage qui lui revient permettent enfin au compositeur d’accéder à une relative aisance financière.

Le succès parisien arrive enfin au mois de décembre 1854. L’artiste, que son public considérait comme incroyant, dirige la représentation de l’oratorio L’Enfance du Christ. En 1856, Berlioz est élu à l’Académie des Beaux-arts. Cette reconnaissance intervient alors après des décennies de conflits avec la critique officielle. En 1863 a également lieu la création des Troyennes au Théâtre lyrique, l’Opéra et ses administrateurs lui préférant Tannhauser de Wagner. Le second opéra du compositeur, amputé en raison des coûts prohibitifs du gigantisme de la scénographie, connaît modestement vingt deux représentations.



L’état de santé d’Hector Berlioz décline. S’il accepte tout de même de diriger à nouveau une série de concerts en Russie, le compositeur, passionné et novateur, décède peu après, le 8 mars 1869, à Paris, et est inhumé au cimetière de Montmartre.