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Phineas Taylor BARNUM 

(Bethel, 5 juillet 1810 - Bridgeport, 7 avril 1891)



Américain.

Entrepreneur et homme de spectacle
.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1831, fonde un journal, Le Héraut de la Liberté..
1836, crée le Grand Théâtre scientifique et musical.
1842, engage le " général Tom Pouce ".
1871, monte un spectacle ambulant, The Greatest Show on Earth.
1887, fonde le New Barnum and Bailey Circus.


 






Phineas Taylor Barnum naît à Bethel, près de Danbury, dans le Connecticut, le 5 juillet 1810. Il est l'aîné d’une famille modeste de cinq enfants et à ce titre doit fréquemment quitter l’école pour s’occuper des bestiaux et des quelques terres que possèdent son père. Ce dernier, fermier de son état, est aussi tailleur, voire cabaretier à l’occasion. Dans la petite bourgade de Bethel, il fonde en 1822 un établissement de commerce, une épicerie, quincaillerie, poissonnerie, banque… Aussi son fils délaisse rapidement ses études pour venir l’épauler à la boutique. Le jeune Phineas se révèle particulièrement doué pour le commerce, prenant lui-même à sa charge le rayon sucres d’orge et pâtisseries, des produits le plus souvent de sa fabrication. Après la mort de son père, au mois de septembre 1825, il doit cependant s’expatrier vers la grande ville, New-York et le quartier de Brooklyn. Là, Barnum trouve à s’employer chez un épicier, devenant ensuite brasseur, avant d’entrer comme commis dans une grande taverne de la ville. L’adolescent s’occupe aussi en fréquentant les spectacle populaires. Les montreurs d’animaux, le théâtre surtout l’intéressent.

En 1828, son grand-père lui propose de revenir à Bethel afin d’y ouvrir un magasin. L’entreprise est un succès, dû notamment à la diversité des activités que Barnum a ajouté à celles d’origine. D’épicerie, celle-ci s’est faite également poissonnerie, ainsi que maroquinerie, et enfin loterie. Cette dernière s’avère particulièrement lucrative, a t-elle point que son propriétaire décide d’ouvrir une nouvelle succursale dans la ville voisine de Danbury, le 12 décembre 1829. La même année, le 8 novembre précédent, il se marie à Charity Hallet, une jeune fille des environs de Bethel. Ayant fait construire son habitation – dont il loue d’ailleurs les deux étages, se réservant le rez-de-chaussée -, Barnum décide de se lancer dans la politique. Le 19 octobre 1831, il fonde un journal, Le Héraut de la Liberté. La violence de son discours, le peu de scrupule qui anime ses rédacteurs plaisent au public et les ventes du quotidien augmentent. Cependant, Phineas Taylor Barnum est bientôt poursuivi pour diffamation et condamné à deux mois de prison. Peu de temps après avoir purgé sa peine, il se décide à quitter définitivement sa ville natale et à s’installer de nouveau à New-York en 1834.

Avec sa famille, l’affairiste réside dans une maison bourgeoise, qu’il transforme en pension. Ces loyers lui procurent un capital, de quoi ouvrir une nouvelle épicerie, une de plus. C’est dans son commerce qu’un beau jour de juillet, toujours en 1834, Barnum voit entrer un visiteur, venu de Reading, qui lui conte son histoire. Il se nomme Bertram et est l’associé d’un certain Reading. Ensemble, ils présentent aux foules une vieille femme, Noire, ancienne esclave, quasi centenaire et passablement édentée, qui dit être l’ancienne nourrice du général Washington. Cette dernière, qui se prénomme Joice Heth, raconte alors à l’assistance des anecdotes tirées de son passé, le tout contre le versement d’une certaine somme d’argent bien entendu. Barnum se rend aussitôt à Philadelphie auprès de celle-ci, qu’il rachète à son propriétaire. De retour à New-York, il s’entend avec William Niblo, propriétaire d’un établissement de plein air afin de montrer le phénomène. Des prospectus sont alors distribués en ville, la nouvelle étant relayée par les journaux locaux, le tout faisant de Joice Heth la nouvelle attraction à la mode. Commence ainsi pour Phineas Tayor Barnum une nouvelle carrière, celle d’impresario et d’homme de spectacle.



Avec Levy Lyman, un ancien avocat devenu bonimenteur sous son patronage, ils gagnent alors Albany puis Philadelphie, étoffant leur animation grâce à l’engagement d’autres artistes, un comique nommé Hadaway et un jongleur rebaptisé Vivalla notamment. La mort de la nourrice du glorieux général, le 19 février 1836, n’entame en rien la confiance des deux hommes qui en font un événement, en organisant l’autopsie de la défunte. La supercherie est alors démasquée lorsque le docteur affirme que celle-ci n’est âgée en fait que de quatre-vingt ans. Barnum proteste de sa bonne foi devant l’assemblée. L’affaire fait grand bruit, mais n’entame guère le crédit de son spectacle, le Grand Théâtre scientifique et musical. Celui-ci s’installe bientôt au coin de Ann Street et de Broadway dans un immeuble acheté opportunément. Pendant treize années, vont voisiner à l’intérieur de ses murs les curiosités de toutes sortes : des images des obsèques de l’Empereur Napoléon à Paris, une reconstitution animée des chutes de Niagara, des combats de puces, une sirène (factice bien entendu !), ainsi que le " général Tom Pouce " à partir de 1842. Charles Stratton, qui mesurait à peine soixante-dix centimètres, à l’âge de cinq ans devient rapidement l’attraction principale du spectacle de Barnum. Au retour d’une tournée en Europe, ce dernier doit d’ailleurs partager ses recettes avec le plus célèbre des New-Yorkais, qui venait d’être présenté à la reine Victoria et au roi Louis-Philippe en 1844.

Phineas Tayor Barnum organise ensuite la tournée en Amérique d’une cantatrice venue de Suède, Jenny Lind. Celle-ci est un triomphe pour l’artiste comme pour l’homme d’affaires qui réalise d’énormes bénéfices dans la vente d’objet à l’effigie du " Rossignol suédois ". Leur association prend fin au mois de juin 1851, après quatre-vingt quinze concerts donnés à travers le continent. Ayant cédé son Musée, délaissant les spectacles, Barnum se consacre à présent à la construction d’une nouvelle cité à Bridgeport, baptisée East- Bridgeport, dont le fleuron est une fabrique de réveille-matin, la manufacture de la Jerome Clock Company. Celle-ci fait rapidement faillite, ce qui l’oblige à reprendre ses anciennes activités. De nouveau avec Tom Pouce, qui entre temps n’avait pas grandit d’un centimètre, Phineas Tayor Barnum s’embarque au mois de janvier 1857 à destination de l’Angleterre et de l’Europe. L’illustre entrepreneur américain triomphe de nouveau. Cette fois-ci, il se donne lui-même en spectacle dans le cadre de conférences ayant pour thème " Comment gagner de l’argent ".

Aux États-Unis d’ailleurs, où il est de retour en 1860, à coté du Grand Théâtre, promptement remonté, Barnum entend se tailler une réputation de philanthrope. Son idée : vendre des terrains à bâtir, faire des prêts à des taux raisonnables (6 %) et avec un échelonnement des remboursements modulable, afin que chacun puisse avoir accès à la propriété. L’affaire évidemment lui procure de grands bénéfices. Barnum se lance ensuite dans le spectacle du cirque. Après avoir racheté la Ménagerie californienne qui périclitait, il installe le tout au milieu de New-York sous un immense chapiteau entouré de gradins, de quoi accueillir quatre mille personnes. Et l’on refuse bientôt du monde, tant le battage médiatique – la gigantesque parade qui précède chaque représentation notamment – fait forte impression. Barnum montre ainsi aux New-Yorkais médusés un énorme lion de mer, puis un hippopotame, puis, après avoir fait installé un aquarium en prévision de l’événement, fait venir directement du Saint-Laurent un couple de baleines ! Toujours dans l’immobilier, associé à présent avec la Ménagerie Van Amburgh, Phineas Tayor Barnum repart en 1866 pour une nouvelle tournée de conférences. Cette fois-ci, il va parler de " l’Art de réussir ", au moment où sort une nouvelle édition de ses mémoires, publiées pour la première fois en 1854 et maintes fois revues.

A son retour, il engage de nouvelles attractions humaines pour son American Museum : Miss Annnie Goult, la femme à barbe ; " L"Homme-Chien ", une famille d’albinos… En 1871, Barnum accepte de commanditer et d’investir dans un spectacle ambulant, The Greatest Show on Earth, suivant l’initiative de son directeur William C. Coup. Celui-ci voyage de ville en ville par le rail, grâce à soixante-et-un wagons, et accueille les spectateurs dans un chapiteau de plus de dix-mille places. Ceux-ci assistent alors à la représentation, les numéros leur étant proposés sur trois pistes différentes et simultanément. C’est un nouveau succès et Barnum se décide alors à construire en 1873 l’Hippodrome de Madison Sandra Garden pour accueillir ce Greatest Show. Devant la réussite de l’entreprise, l’idée lui vient de céder les droits liés à son nom et à son image à d’autres patrons de cirque. Une initiative qui aura des fins plus ou moins heureuses suivant le savoir-faire de leur initiateur. En 1875, Barnum devient maire de Bridgeport. Sa courte carrière politique s’arrête en 1880, alors qu’il achève la troisième année de son mandat de délégué à l’assemblée du Connecticut. En 1887, est fondé le New Barnum and Bailey Circus, de l’association d’avec James Bailey. Deux années plus tard, celui qui dans les décennies précédentes a révolutionné l’art du spectacle effectue un dernier voyage au delà de l’Atlantique, toujours en compagnie de son cher Tom Pouce.



Phineas Tayor Barnum décède à Bridgeport, le 7 avril 1891.