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André-Marie AMPÈRE 

(Vigan, 30 août 1810Nîmes, 21 novembre 1880)


Français
.

Physicien.



par
Jean-Marc Goglin


 

     Quelques dates :

1808, inspecteur général de l'Université.
1809, nommé à la chaire de mécanique de l'École polytechnique.
1814, admis à l'Académie des Sciences
1822, Exposé des nouvelles découvertes sur l'électricité et le magnétisme.
1824, nommé à la chaire de physique du Collège de France.
1827, Sur la théorie mathématique des phénomènes électrodynamiques uniquement déduite de l'expérience.



 






André-Marie Ampère naît à Lyon le 20 janvier 1775. Son père l’initie très tôt à l’étude des sciences et l’enfant se révèle être particulièrement doué. Avide de connaissances, il aime à entendre l'Histoire naturelle de Buffon. Dans sa quatorzième année, Ampère lit et apprend par cœur les vingt-huit volumes de l'Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Et au soir de sa vie, l’éminent professeur au Collège de France sera encore capable d’en réciter des articles entiers.

En 1788, Ampère fait l’acquisition d’un ouvrage de Louis Lagrange, intitulé Mécanique analytique, et s’initie ainsi à la science mathématique. Il rédige bientôt écrit un traité sur les sections coniques qui fait l’objet d’une communication à l’Académie de Lyon. Dès l’âge de dix-huit ans, Ampère connaît ainsi les principales œuvres mathématiques de son temps. L’adolescent aime à étudier les travaux d’Euler et de Bernoulli.
Cependant un événement tragique manque de briser sa vie. Pendant la Terreur, les habitants de la cité s’insurge contre le Comité de Salut public. Au cours de la répression organisée par Joseph Fouché, envoyé en mission par la Convention montagnarde, son père, nommé juge de paix en 1791, est arrêté et décapité en tant qu’aristocrate. Ampère ressent un tel chagrin que sa raison est en danger. Après dix-huit mois de prostration, il surmonte cependant sa douleur et se remet à ses études scientifiques et philosophiques.



Ampère se marie en 1799 et commence à gagner sa vie en donnant des leçons particulières à Lyon. En 1801, il est bientôt nommé professeur de physiques et de chimie à l'École centrale de l'Ain. L'année suivante, l’homme de sciences rédige un traité sur les probabilités, intitulé Considérations sur la théorie mathématique du jeu. L’ouvrage, soumis à l’Académie des Sciences de Paris, est d’ailleurs corrigé par le marquis de Laplace. Ampère obtient alors la chaire de mathématiques et d'astronomie au nouveau Lycée de Lyon.

Profondément affecté par la mort de sa femme au mois de juillet 1803, il ne supporte bientôt plus la vie lyonnaise et décide de monter à Paris. Grâce au soutien de l'astronome Jean-Baptiste Delambre, Ampère obtient alors en 1804 le poste de répétiteur à l'École polytechnique. Sa carrière de professeur est lancée. Il se remarie le 1er août 1806 mais se sépare bientôt, après quelques mois de vie commune, de sa seconde épouse en 1808. La même année, Ampère devient inspecteur général de l'Université. Il est ensuite nommé en 1809 à la chaire de mécanique de l'École polytechnique puis admis à l'Académie des Sciences en 1814.

Durant ces années, André-Marie se montre un brillant chercheur. Il poursuit ainsi ses travaux mathématiques qui aboutissent en 1814 à une classification des équations différentielles. Dans le domaine de la chimie, le savant élabore en 1816 une nomenclature des éléments. La même année, il se fait l’avocat des théories d’Augustin Fresnel sur la lumière. L’homme de science est également un penseur. Il considère ainsi les mathématiques comme une branche de la philosophie. Aussi pour Ampère, la découverte des faits permet d’approcher la réalité.



Le savant reprend également les recherches effectuées à propos de l’électricité, connue grâce à la pile de Volta et à la balance de Coulomb. Le magnétisme et la lumière sont également étudiés à cette époque. Cependant, aucune relation n’est encore établie entre ces trois phénomènes dont la vraie nature est encore ignorée. Cependant, en 1820, le physicien danois Christian Oersted observe la déviation d'une aiguille aimantée près d'un courant électrique. Et quelques temps plus tard, le 11 septembre, François Arago reproduit cette expérience devant l'Académie des Sciences.

Ampère se penche alors sur ce phénomène et, en une semaine, découvre l'explication. Dans son Exposé des nouvelles découvertes sur l'électricité et le magnétisme, publié le 16 février 1822, il met ainsi en évidence la source des actions magnétiques dans un courant électrique et étudie les actions réciproques des aimants. Le savant démontre ainsi que deux courants fermés agissent l'un sur l'autre, s’attirant ou se repoussant mutuellement suivant des lois qu’il nomme " électromagnétisme " et " électrodynamisme ". Il est également le précurseur de la théorie électronique de la matière en émettant l'hypothèse de l'existence du courant particulaire. En 1827, Ampère synthétise ses découvertes dans son ouvrage Sur la théorie mathématique des phénomènes électrodynamiques uniquement déduite de l'expérience.

Ses travaux de laboratoire l’amènent à imaginer et à réaliser, de ses propres mains, des montages et des dispositifs ingénieux. Se basant sur ses théories, Ampère met au le galvanomètre, le télégraphe électrique ou l'électroaimant. La portée pratique de ces différents instruments est immense. Certains d’entre eux sont ainsi les précurseurs d’appareils électriques comme l’ampèremètre ou le voltmètre.



En 1824, Ampère se voit attribuer la chaire de physiques au Collège de France. A partir de 1830, l’homme de sciences enseigne également la philosophie à la Sorbonne. Les cours donnés au sein de l’institution sont ainsi la matière d’un ouvrage publié en 1834 et intitulé Essai sur la philosophie des sciences. Usé par le travail et les tracas familiaux, André-Marie Ampère décède à Marseille, le 10 juin 1836.