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Schopenhauer,
Le Monde comme Volonté et représentation, 1818 |
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Schopenhauer,
Le Monde
comme Volonté et représentation,
1818.
par
Jean-Marc
Goglin
1.
Le monde vu par l’intellect.
2.
Le monde vu par l’intime de soi.
3.
L’union dans la
contemplation.
4. Le renoncement à la Volonté.
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Arthur Schopenhauer publie Le Monde comme Volonté et
représentation en 1818. Cet ouvrage est divisé en quatre parties.
Il cherche à présenter une interprétation complète du monde. Son point
de départ est une critique de la connaissance. Celle-ci doit déboucher
sur une nouvelle interprétation du monde et une nouvelle éthique
humaine.
1. Le monde vu par l’intellect.
Schopenhauer, héritier d’Emmanuel Kant, donne priorité au sujet
connaissant. Le monde est perçu à travers des catégories que
Schopenhauer englobe dans la notion de " causalité ".
Le monde est perçu comme un objet à analyser.
La connaissance est subjective car elle est intéressée. En effet, l’intelligence
présente le monde à travers les intérêts particuliers de l’individu
qu’elle sert par destination naturelle. Schopenhauer souligne avec
mépris la servitude de l’intelligence humaine. L’égoïsme prend chez
Schopenhauer une dimension métaphysique.
La vision intellectuelle est faussée car subordonnée à la volonté. La
vérité philosophique ne concerne seulement que quelques individus
désintéressés. La vérité n’est donnée ni à l’intelligence
empirique ni à l’intelligence logique mais à l’intelligence qui
réclame le sens et le fait jaillir par la prise en considération de la
totalité de l’expérience.
2. Le monde vu par l’intime
de soi.
Le monde est perçu par l’expérience du " moi ".
S’appuyant sur l’intime de soi qui révèle l’essence des choses, le
philosophe prend conscience que le monde est Volonté. La Volonté anime
les individus et les laisse convoiter le monde comme s’il était un lieu
capable d’assouvir leurs désirs.
Schopenhauer distingue volonté et intellect. Ce qui relève de l’intellect
est imparfait puisque chaque connaissance qui relève de la
représentation est elle même imparfaite. Au contraire, la volonté est
parfaite car elle est. La Volonté n’est ni cause ni principe du monde.
Elle est partout et toujours présente. Elle est une énergie qui n’a
rien à voir avec un acte conscient voire réfléchi. Le terme de
" Volonté " est le nom symbolique donné à la
capacité à produire des effets, c’est à dire l’essence même de la
vie. Cette volonté se distingue de celle déterminée par des motifs.
L’homme est mû par des représentations illusoires qui expriment l’avidité
de sa volonté personnelle. La volonté peut tromper l’intellect et
induire de fausses représentations. La croyance dans le libre arbitre
est, selon Schopenhauer, une perfide illusion. La conscience de l’individu
lui dit qu’il est libre : cela signifie seulement qu’il est libre
de son être. Cela ne signifie pas, au contraire, qu’il est libre de ses
actions. En effet, l’action est enchaînée aux fausses
représentations. Le progrès moral est illusoire. Même la conscience des
erreurs passées ne peut modifier la conduite. Vouloir ne s’apprend pas.
3. L’union dans la
contemplation.
Débarrassé de la grille encombrante des catégories, dépassant le
stade de la représentation utilitaire, le philosophe contemple le monde.
Il saisit directement l’Idée. C’est l’état de connaissance sans
Volonté, c’est à dire l’état esthétique. L’homme devient miroir
du monde.
4. Le renoncement à la
Volonté.
Le philosophe prend connaissance des manifestations de la Volonté dans
le monde. En effet, l’observation quotidienne des luttes entre les
forces naturelles et les individus manifestent que la souffrance est le
fond de toute vie. L’homme oscille en permanence entre la souffrance et
l’ennui. L’histoire individuelle et collective n’est qu’une
succession d’apparences sans but véritable. Le désir entraîne
souffrance et la satiété entraîne l’ennui. Le bonheur qui n’est qu’une
libération provisoire de la douleur répond à une nécessité. La
supériorité de l’homme sur les autres êtres s’affirme par sa
capacité de souffrance consciente.
Conscient, le philosophe est alors placé devant un choix : agir
comme il avait l’habitude de le faire ou progressivement apprendre à
renoncer à la vie. La prise de conscience de la souffrance universelle à
travers le souffrance individuelle invite au renoncement. Ce renoncement n’est
ni nécessaire ni obligatoire. La volonté est libre.
Pourtant, paradoxalement, tout individu recherche la vie comme un bien
suprême. La négation du Vouloir-Vivre, attitude éthique ultime,
condition du salut de l’homme, se fonde sur la notion de pitié. La
pitié annule l’égoïsme de l’homme. L’état de béatitude se
caractérise par la totale disparition des manifestations de la Volonté
dans l’être. Cet état n’est pas le néant : il est en fait l’être
véritable. Le seul néant qui existe est, en fait, le monde matériel.
Arthur Schopenhauer, à travers une étude de la représentation du monde,
présente une éthique humaine originale. Métaphysiquement responsable de
son destin, l’homme doit lutter contre l’insatisfaction et la douleur
pour parvenir, en dépassant la Volonté, à un état de plénitude de son
être. La vie ne doit plus être vécue comme une faute ou un châtiment.
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