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Schelling,
Recherches philosophiques sur l’essence de la liberté humaine,
1809 |
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Schelling,
Recherches philosophiques
sur l’essence de la liberté humaine,
1809.
par
Jean-Marc
Goglin
1.
L’acte créateur.
2.
La nécessaire révélation de Dieu.
3.
La place de
l’homme dans la création et la révélation.
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Friedrich Wilhelm Joseph Schelling publie son essai intitulé Recherches
philosophiques sur l’essence de la liberté humaine et les sujets
qui s’y rattachent en 1809.
Schelling cherche à compléter son Exposition de mon système
philosophique paru en 1801 qui présentait sa première synthèse
philosophique personnelle. Les Recherches entendent présenter la
philosophie de l’esprit de Schelling.
Dans le prologue, Schelling précise que Dieu se révèle qu’en un
autre. Cet autre doit donc être, dans un sens, le même. Cet autre doit
être comme Dieu est : libre. La liberté apparaît comme l’unique
concept possible. Vouloir est l’être originaire. Schelling pose la
question de la liberté humaine. Le concept de la liberté humaine est
celui d’un pouvoir du bien et du mal.
1. L’acte créateur.
Pour Schelling, au commencement Dieu est un simple être composé de
deux pôles. Le premier pôle répond à ce qui, en Dieu, est refus,
fureur et le second, à ce qui est bonté et amour. Dieu est, à l’origine,
l’indifférence de ces deux pôles. Il est liberté pure à leur égard.
La création est l’acte par lequel Dieu se pose comme lui même. Il
devient alors un être personnel. La liberté initiale s’est
personnalisée. Le terme de Dieu signifie la liberté révélée comme
telle.
Pour Schelling, cet acte créateur est un acte de folie de la part de
Dieu. Schelling ne parvient pas à justifier sa théorie incompatible avec
l’orthodoxie chrétienne dont il se réclame qui affirme que Dieu se
communique par amour.
2. La nécessaire
révélation de Dieu.
La liberté initiale s’individue en Dieu. Dieu commence sa
révélation en se posant comme ce qu’il n’est pas vraiment. Dieu est
incapable de revenir en arrière. Il lui est nécessaire de s’engendrer
dans une puissance, le Verbe qui est le sens de l’énigme que Dieu est
devenu à lui même. Pour Schelling, tout existant cherche le mot, le sens
par lequel il peut être exprimé et libéré. L’engendrement du Verbe,
le Fils, est l’événement central, le présent par excellence, qui
rejette au passé la confusion. Il désigne le moment de la décision où
Dieu se pose comme Dieu et rejette au passé son
" non-comme ". Dieu posé comme Dieu s’identifie
donc au Fils.
Sans le Fils, Dieu n’est qu’angoisse. Le Fils libère jusqu’au
moment où le Fils libérateur et le Père libéré communieront dans la
reconnaissance mutuelle de l’Esprit Saint.
3. La place de l’homme
dans la création et la révélation.
L’homme possède en lui même une mémoire et un entendement. Il
aurait dû être le lieu où se réunissent le Père et le Fils mais il a
choisit d’être pour lui même. L’homme a alors réveillé l’angoisse
qui est au fond de lui même. En conséquence, il souffre d’une volonté
aveugle en mal d’entendement, d’une inconscience en mal de conscience.
En effet, tout être séparé de Dieu devient ce qui en Dieu n’est pas
Dieu. L’homme penche, dès sa naissance, vers le mal mais demeure apte
à faire le bien.
Pour Schelling, le mal ne vient en aucun cas de Dieu. Le mal qui vient du
fond ne vient pas de Dieu et le fond lui même ne veut pas le mal mais
uniquement a vie.
Contrairement à Dieu, l’homme ne peut engendrer son propre verbe qui le
délivrerait de l’angoisse. Doté de la capacité de faire le bien et le
mal, il est possible de séparer en lui le fond ténébreux et la
lumière. La liberté humaine est nécessaire à la révélation divine. L’homme
peut donc faire naître le Fils dans son cœur s’il veut échapper à l’angoisse.
Le sens du temps est celui du dépassement progressif de l’angoisse. La
révélation de Dieu manifeste l’irréalité du mal et le seul destin de
l’amour.
Pour Schelling, le lien le plus fort est celui de l’amour. En effet, l’amour
n’est ni dans l’indifférence ni dans la liaison des opposés qui ont
besoin de cette opposition pour être. Il lie deux être qui pourraient
être chacun pour soi et qui ne peuvent être l’un sans l’autre.
Schelling redéfinit la liberté humaine. La conscience de l’homme est
soumise à l’obscurité et la liberté est le moyen de transcender sa
nature afin de dépasser progressivement l’angoisse.
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