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Mill, De la liberté, 1859.


par
Jean-Marc Goglin

 



 

1. La liberté de pensée et de discussion.
2. L’individualité élément du bien être.
3.
Les limites de l’autorité de la société sur l’individu. 







ohn Stuart Mill publie son traité De la liberté à Londres en 1859. Héritier de la pensée politique post-révolutionnaire, il relève une tension entre l’autorité sociale et l’indépendance individuelle. Il essaye résoudre ce problème en montrant que si l’intérêt général ne peut entraver la liberté individuelle, un abus de la liberté individuelle menace l’équilibre social. Ce traité se compose essentiellement de trois parties.



         
1. La liberté de pensée et de discussion.


Stuart Mill commence par définir les libertés individuelles. Celles-ci sont propres à chacun et sont antérieures à l’existence de l’Etat. Pour Stuart Mill, les libertés individuelles les plus fondamentales sont : la liberté de pensée et la liberté de discussion.

Les pensées d’un individu sont parties intégrantes de lui même et ne peuvent être contrôlées par la société. L’expression est le prolongement de la pensée et ne peut non plus être contrôlée. Contrôler l’expression reviendrait à contrôler la pensée.

Stuart Mill présente l’individu comme étant parfaitement libre et recherchant à son gré ce qu’il estime être le bien. Cependant, il relève que la liberté contient en elle même ses propres limites : la réciprocité. L’autonomie accordée à un individu doit être compatible avec la même autonomie accordée aux autres.



         
2. L’individualité élément du bien être.


Chaque individu doit donc posséder la liberté de satisfaire ses goûts et de s’engager dans des activités. Pour Stuart Mill, l’originalité est à cultiver. Chaque individu doit suivre son chemin selon ses désirs. La finalité de l’action individuelle est de trouver le bonheur.

Cette théorie n’est pas purement individualiste. En effet, Stuart Mill défend l’idée qu’une action est mieux faite lorsqu’elle l’est par individu plutôt que par un gouvernement. Il estime qu’un individu agira plus efficacement car il défend ses intérêts personnels. Stuart Mill perçoit la diversité de pensées et d’actions comme un bien pour la société toute entière. Le rôle de l’État revient à jouer le rôle de médiateur entre les différentes sphères privées autonomes.

De plus, l’action individuelle développe l’éducation intellectuelle et morale de l’individu, ce que ne fait pas l’action d‘un gouvernement. Stuart Mill défend une conception de la vie basée sur l’activité et non sur l’obéissance à une quelconque structure. Il fustige la société qui développe la médiocrité et annihile les goûts individuels au profit des goûts collectifs.



         
3. Les limites de l’autorité de la société sur l’individu.


Stuart Mill reconnaît qu’une absence radicale d’intervention sur les actes des individus rendrait impossible une société ordonnée.

Si la pensée doit être absolument libre, l’action doit être contrôlée. Si Stuart Mill affirme l’individu comme souverain sur lui même, il estime ses actes empiètent sur le domaine d’autres individus. Les actes doivent donc être contrôlés par la société pour éviter que l’individu fasse du mal à autrui. Stuart Mill exclut du contrôle de la société les actes mauvais acceptés par celui qui les subit et les actes mauvais contre soi même. La punition ne peut exister que si l’acte peut causer un tort à la société et à son fonctionnement.

L’action d’un gouvernement doit être limité à ce rôle. Une augmentation de son action nuit aux libertés individuelles.

Stuart Mill développe le concept de l’auto-limitation. L’individu devient, selon le modèle socratique, un individu qui s’essaye à comprendre et qui agit conformément à ce qu’il comprend. Par l’éducation, par l’école et l’action individuelle, il intègre l’idée de liberté et ses exigences. L’auto-limitation est indispensable au bon fonctionnement d’un système politique véritablement démocratique.


L’individu libre doit s’auto-limiter afin de ne pas nuire aux autres individus. Par ses actions, il contribue au bon fonctionnement de la société. Il revient à l’État de créer les conditions matérielles et sociales de l’épanouissement de chacun.